Ouest France y a consacré un article
« Faire le mieux avec le moins possible, uniquement avec les ressources naturelles et en fonction des saisons. » Diplômée de l’école Boulle, Lucile Viaud a eu envie de travailler sur la question de la valorisation des ressources marines, et notamment des déchets, arêtes ou peaux de poissons, coquilles d’huîtres ou d’ormeaux, carapaces, pour créer un matériau et imaginer ensuite des objets.
C’est au centre d’innovation technologique Idmer de Lorient que Lucile Viaud mène ses premières recherches. C’est là que va naître son premier verre marin glaz, à base de microalgues et de coquilles d’huîtres, puis plus tard à base de coquilles d’ormeaux. Sa couleur, naturelle et unique, qui rappelle la couleur de la mer en Bretagne, vient uniquement de la matière première. « L’idée est que le paysage se reflète dans le verre que j’obtiens. »
Entre art et sciences – À 27 ans, Lucile Viaud est, pour trois ans, en résidence artistique au laboratoire « Verres et Céramiques » de l’institut des sciences chimiques de l’université Rennes 1, où elle travaille avec des chercheurs. « C’est là que j’élabore mes recettes que je teste et perfectionne, avec l’idée d’avoir un verre de meilleure qualité. »
La production est ensuite réalisée dans un atelier verrier d’Arcueil, en région parisienne, en compagnie du souffleur Stéphane Rivoal. « Avec l’idée d’installer l’atelier, à terme, en Ille-et-Vilaine, à proximité du laboratoire. »
Assiettes, fioles, bols… – Lucile Viaud a lancé sa marque, Ostraco, avec des objets de décoration et autour des arts de la table qu’elle vend sur son site. Elle a été remarquée par des chefs étoilés comme Nicolas Conraux, de La Butte à Plouider, ou Virginie Giboire (Racines) pour qui elle a réalisé un galet et un verre à eau. Hugo Rœllinger (Le coquillage) a, lui, choisi, une assiette creuse, un bol et une fiole.
La particularité de son verre repose sur son état recyclable à l’infini. « Cassé, je peux le refondre. La matière première est toujours là. » Lucile Viaud continue de travailler. Après le verre de Rouergue à base de sable, cendre et coquilles d’escargot, le verre marin glaz, elle travaille sur un verre des îles de Ponant et sur un verre de Moselle – sa région d’origine – à base des déchets issus du travail de la fonte.
Elle réalise aussi des sculptures à base de microalgues dont le squelette est en silice. Et travaille à des techniques d’hybridation entre verre et céramique, pour obtenir un verre opale faisant penser au galet marin, mais aussi avec une créatrice textile pour imaginer un matériau souple idéal pour des rideaux, stores, ou paravents et réalisé à partir de la fibre du verre marin glaz.