à lire ci-dessous l’article du quotidien L’Alsace.fr qui nous fait partager avec délectation le parcours du tout nouveau Meilleur Apprenti de France en Arts de la Table et du Service.
Dylan Vanmaele, originaire d’Uffholtz et scolarisé au lycée Alexandre-Dumas d’Illkirch-Graffenstaden, a récemment remporté le titre de Meilleur Apprenti de France dans la catégorie « Arts de la table et du service ». Rencontre avec cet espoir de la discipline.
Dylan Vanmaele porte un costard et arbore une jolie cravate. Peigné avec soin, il s’installe dans un fauteuil au bar de l’hôtel Hannong, à Strasbourg. Un endroit cosy et chaleureux où il nous reçoit. Après les cours, le jeune homme de 18 ans travaille au Wine bar, rattaché à l’hôtel, pour affûter sa connaissance des vins et appréhender le service au bar. Mais son domaine, c’est surtout les arts de la table en salle. En novembre, Dylan est en effet devenu le meilleur apprenti de France des arts de la table et du service. Pour y parvenir, il a travaillé dur et a réussi à maîtriser avec élégance les différentes épreuves comme la décoration florale, le débouchage, le service d’un vin blanc, la création d’un cocktail, la reconnaissance des fromages et leur service et, pour le côté spectaculaire que les clients en salle apprécient tant, une épreuve de flambage.
Dylan bouillonne d’énergie quand il parle de son futur métier. Véritable passionné, il a commencé en cuisine en classe de seconde mais a goûté aux arts de la table et a eu un coup de foudre. « Recevoir, accueillir et servir. Je veux redonner aux arts de la table leurs lettres de noblesse. En fin de seconde, j’ai voulu participer à des concours, justement pour faire valoir cette discipline. » Pour lui, le Maf (meilleur apprenti de France) représente « l’excellence à la française ».
Avant de remporter ce titre national, Dylan a brillé dans d’autres concours comme la Coupe George Baptiste, où il a décroché la première place. Ce champion de France des arts de la table et meilleur jeune maître d’hôtel catégorie élève est aussi vice-champion de France du concours général des métiers.
L’année a été riche et éprouvante pour lui. « J’ai été plus que bien formé. L’été dernier, j’ai fait mon stage au sein de la maison Haeberlin, l’Auberge de l’Ill. J’ai beaucoup appris. C’est rassurant d’être formé par des chefs de prestige. On a plus confiance en soi-même si on garde un stress. Dans tous les concours, j’ai réussi à montrer ma passion pour ce métier et c’est grâce à tous les professionnels que j’ai eu la chance de côtoyer mais aussi à mes professeurs. Mon titre de Maf, c’est avant tout une victoire d’équipe. »
« Les gens marquent des pages de vie à leur table »
Le jeune Alsacien n’a pas choisi cette voie par hasard. Mordu par le service, il a toujours été exigeant avec lui-même. Une qualité qui le pousse aujourd’hui à servir des plats avec classe, délicatesse et élégance. « Les gens marquent des pages de vie à leur table et on les accompagne. Des demandes en mariage, des séparations, des déclarations, des anniversaires, des signatures de contrat… J’aime ce métier, il est difficile mais on rencontre énormément de personnes. » En effet, le service, les arts de la table sont aussi un monde de discrétion. Ils demandent beaucoup de psychologie, il faut savoir se faufiler dans la bulle de conversation du client pour annoncer un plat, un vin. « Il se passe souvent des choses incroyables autour de la table. Il faut avoir le nez fin pour gérer tout ça. Il y a un côté théâtral dans le service. La cuisine écrit la partition et les arts de la table permettent de la mettre en scène, de la faire résonner. Il faut savoir surprendre le client et l’émerveiller à chaque moment du repas. Réussir à dépasser ses attentes, c’est ça mon métier. »
L’art du service, c’est donc être là et ne plus être là, servir et disparaître. « Il faut sentir le client, celui qui veut converser et celui qui veut être au calme. » Et sourire, toujours sourire. « Tout est dans la gestuelle, c’est un métier formidable, on rit, on pleure ensemble, on crée du contact. »
Devenir un jour meilleur ouvrier de France
Dylan veut continuer les études et aller le plus loin possible pour voyager et faire découvrir le savoir-faire français. « J’envisage un tour du monde gastronomique. Mon métier permet de beaucoup bouger. Je suis déjà allé en Irlande, en Suisse. Je veux m’enrichir d’autres cultures et mettre les métiers de la salle en avant. » Son rêve ultime est de devenir un jour meilleur ouvrier de France. « Je travaille mon point faible, les vins. C’est pour ça que je fais des extras au bar. C’est un autre monde qui est tout aussi intéressant que la salle. »
Le meilleur apprenti de France a déjà servi plusieurs personnalités comme le président Emmanuel Macron, l’humoriste Laurent Gerra, le prince Albert II de Monaco, Franck Languille, maître d’hôtel à l’Assemblée nationale…
Dylan travaille chaque jour pour que cette profession soit au même niveau que celle de cuisinier, de pâtissier ou de sommelier. « Les employés de restaurant et les maîtres d’hôtel jouent un rôle tout aussi important. À chaque service, c’est une autre histoire qui s’écrit. »
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Super article et super titre :) Les arts de la table à la française un patrimoine à conserver :) !!
Une de mes plus grandes fiertés d'enseignant, sinon la plus grande. (N'ayons pas peur des mots !) db