Pour libérer de la place dans les caves, et faire face à la chute de consommation, 2 millions d’hectolitres de vins seront distillés et transformés en bioéthanol ou en gel hydroalcoolique

 Transformer une partie de la production de vin en gel hydroalcoolique ou en Bioéthanol, c’est ce que vont faire la France, l’Espagne et l’Italie

La mesure vise à aider les viticulteurs, fortement éprouvés par la crise du Covid-19, en France 2 millions d’hectolitres de vins non vendus sont concernés par cette décision, ils seront incorporés dans du bioéthanol ou du gel hydroalcoolique.

 

La mesure exceptionnelle a été permise par Bruxelles et financée sur fonds publics européens, elle doit s’étendre jusqu’au 15 octobre, elle permettra de libérer de la place dans les caves avant les prochaines vendanges.

33 distillateurs agréés en France pourront collecter du vin et distiller, confrontés à une crise historique due à la chute de la consommation durant le confinement et à la baisse des exportations notamment vers les Etats-Unis, les professionnels ont estimé les besoins en distillation à trois millions d’hectolitres.

Les fonds débloqués devraient permettre de traiter deux millions d’hectolitres, à raison de 78 euros d’indemnisation pour un hectolitre de vin sous appellation et 58 euros/hl pour un vin sans indication géographique. Chaque viticulteur qui le souhaite a jusqu’au 19 juin pour souscrire le volume qu’il souhaite distiller auprès de son distillateur local, a-t-il précisé. FranceAgriMer indemnisera les distillateurs qui seront chargés de répercuter les aides sur les producteurs.

Tous les vins de tous les bassins sont potentiellement éligibles, à l’exception des vins sans indication géographique de Bourgogne, Beaujolais, Alsace, Savoie, Jura, Charente et Cognac, qui représentent néanmoins de faibles volumes.

Payant le prix de semaines anxiogènes et peu festives, les plus touchés par la crise sont les effervescents : du 6 janvier au 26 avril, il s’est vendu en France 36 millions de «cols» (bouteilles), soit 17% de moins qu’en 2019, pour un chiffre d’affaires en recul de 20% à 245,8 millions d’euros. Le champagne a particulièrement pris la Covid de plein fouet avec une chute hebdomadaire des ventes allant jusqu’à 64% au creux du confinement, pas du tout compensée par un petit rebond de 3% la semaine du déconfinement.

L’Espagne et l’Italie auront aussi recours à des «vendanges en vert», c’est-à-dire des destructions de grappes immatures sur les ceps, que la France ne subventionne pas.

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