Que ce soit dans la gastronomie, dans la bistronomie, dans la restauration estivale ou festive, le constat est le même, ce n’est pas le manque de client qui pénalise l’activité, mais le manque de personnel, en salle ou en cuisine.
Et cela est un problème récurent à de nombreux pays, pas seulement en France, en Espagne, en Italie, en Angleterre, mais aussi dans de nombreux pays d’Europe du nord. Les raisons sont nombreuses, tout d’abord le déficit d’engagement dans les secteurs de beaucoup de jeunes qui veulent pousser leurs études (souvent par le souhait des parents) et qui craignent de s’engager dans un filière de travail manuel (d’ailleurs ce sont toutes les filières de travail manuel qui sont affectées par le problème). Mais aussi par manque de valorisation de la branche pendant de nombreuses années, l’orientation scolaire a poussé les jeunes vers d’autres secteurs qui sont totalement saturés actuellement et n’offrent plus de débouché.
Lisez ce qu’en dit le vice-président de l’Umih qui connait bien le secteur puisque lui même restaurateur et hôtelier.
Source Ouest-France
Le tourisme est reparti à la hausse en France cette année. La profession embauche mais peine à trouver du personnel qualifié. C’est le constat de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih). Son vice-président national, Hervé Becam, hôtelier-restaurateur à Plouider (Finistère), détaille les pistes explorées par la profession.
L’hôtellerie-restauration peine à embaucher. C’est une situation nouvelle ?
Pas tout à fait, mais la situation s’aggrave. Depuis plusieurs années, nous enregistrons une pénurie de personnel en France d’environ 30 000 à 50 000 personnes, pour un total d’un million d’actifs dans la branche : 700 000 salariés et 300 000 indépendants. Cette année, ce déficit est encore plus élevé. Nous estimons à 100 000 le nombre de postes non pourvus.
Pourquoi ce phénomène ?
Nous constatons une reprise de la fréquentation touristique française et étrangère, notamment américaine et chinoise. Le phénomène est particulièrement marqué en Ile-de-France et en Provence-Côte d’Azur. Nous avons besoin de salariés, mais nous avons des difficultés à trouver du personnel qualifié, alors que la France connaît un chômage très important.
Comment l’expliquez-vous ?
C’est un problème d’image de nos métiers. Quand les jeunes sont en période d’orientation, leurs parents ne les incitent pas, en général, à se tourner vers nos professions. Ils les poussent plutôt à faire des études universitaires longues. Mais on voit de plus en plus de bac plus cinq, sans perspective, face à un mur. Car leur filière ne mène pas à un emploi. C’est pourquoi nous voulons rappeler que l’éventail des métiers et des compétences requises dans nos métiers est très large : cuisiniers, réceptionnistes, serveurs, personnels des étages dans les hôtels…
C’est un problème de rémunération ?
Non. En signant le contrat d’avenir avec l’État en 2009, impliquant une baisse de la TVA (aujourd’hui à 10 %), nous nous sommes engagés à proposer des salaires au-dessus du Smic. Aujourd’hui, on recense de nombreuses offres d’emploi à 1 700-1 800 € net, qui ne trouvent pas preneur. Et qui ne nécessitent pas cinq ans d’études.
Que préconisez-vous ?
Nous travaillons à des propositions que nous allons soumettre au gouvernement, avant la présentation du projet de loi sur la formation professionnelle cet automne. Cela concerne notamment les certificats de qualification professionnelle (CQP). Ils permettent d’acquérir rapidement une connaissance technique de nos métiers, en formation continue. Aujourd’hui, seuls trois CQP sont tournés vers nos métiers. Nous proposerons à l’État d’allonger cette liste. Par exemple, en créant un certificat dédié à la numérisation de l’approche commerciale. Nous comptons aussi travailler avec l’Éducation nationale afin de favoriser l’orientation vers nos métiers. Pour cela, nous comptons créer un observatoire de la profession, permettant de mesurer l’évolution des salaires, du temps de travail etc. Certes, nos métiers présentent des contraintes : on travaille souvent le week-end ou le soir. Mais on gagne très correctement sa vie. Dans l’hôtellerie-restauration, l’ascenseur social fonctionne.
Voir les commentaires (5)
Conditions de travail déplorable...32 année de métier restauration de luxe et traiteur....salaire horaire moins que le SMIC... journée continue... pour finir à 1 heure du matin...tu dors 5 heures par nuits et on te reproche d être fatigué et énervé qui sème récoltes.... qu'ils nous mettent des pointeuse et là on seras bien payé avec les heures supplémentaires...sinon j ai la solution l intérim à 20 euros de l heures vont revoir assez rapidement leurs copies
Je pense depuis longtemps que tout ceci est très bien organisé pour faire disparaître les restaurateurs particuliers pour laisser la place au grandes enseignes
Certes nous sommes payés mais c est proportionnelle aux énormes heures de travail que nous effectuons , environ 70 h par semaine , ce qui fait un taux horaire au smic. Nous gagnons péniblement notre vie au détriment de notre santé, de notre vie sociale et de nos relations personnelles. C est tout le système de charges de personnelle qu' il faudrait revoir dans la restauration.
Bonsoir ,
Je suis un vieux de la vieille dans ce magnifique metier ! J ai debute a l age de 14ans et j en ai soixante dix ! Et Toujours present co actif ! Les temps ont change ! J etais un " malade " vraiment ! ( 13 a 14 h jour 6/7 parfois 7/7 ! Tout en Etudiant un Max ! ( Cocktails , cuisine , Vins etc... Les salaires etaient en proportion ! . Partout ce Metier se desagrege et c est un " Clash " de generation ! . Depuis 13 annees sur la Costa del Sol , le constat est edifiant !!! Desert de Gobi ! . Autre mentalite et moeurs ? Solution ???
footage de gueule, c'est de l'esclavage payé au lance pierre, hypocrisie de la baisse de la tva, marge augmentée pour les hotelliers et rien n'a changé pour les " ouvriers "