Comment vous associez-vous à la forte crise que traverse la restauration et le Food Service ?
Structurellement, culturellement, nous faisons cause commune. Depuis ce soir du 14 mars dernier où tous les restaurants ont été contraints de fermer, puis dans les jours suivants où nous avons dû repositionner l’ensemble de nos salons, le monde du Food Service comme de l’événementiel a perdu l’essentiel : le partage avec ses clients, ses visiteurs… Cet échange si essentiel au fonctionnement d’une économie mais aussi au développement des idées, d’une humanité dont nous avons tous besoin dans notre quotidien. Depuis deux mois, nos équipes mettent toute leur énergie, comme c’est le cas dans la restauration, pour enfin rouvrir et faire ce travail magnifique qui est de mettre en relation des professionnels avec leur public.
Pourquoi avoir décalé le Sirha Green à la rentrée, et pourquoi le maintenir en 2020 ?
Le Sirha Green se tiendra effectivement à la Sucrière de Lyon du 6 au 8 septembre dans un format légèrement réduit mais aussi plus dynamique avec, notamment, deux espaces de forum et de mise en avant des producteurs. Les exposants déjà inscrits nous suivent, nous nous sommes adaptés en assouplissant nos conditions de participation. Encore une fois, notre responsabilité d’organisateur de salon, très impliqué dans notre secteur, moteur de nos marchés, est de donner aux acteurs du Food Service l’occasion de pouvoir de nouveau se rencontrer. Le Sirha Green pose depuis sa première édition en 2018 les questions essentielles liées aux nouvelles formes de restauration, aux nouveaux impératifs sociaux et environnementaux… L’annuler ou le déplacer en 2021 ou 2022 aurait signifié pour nous une forme de démission sur ces thématiques stratégiques et dont l’acuité est encore renforcée par l’actuelle crise sanitaire.
La rentrée de Septembre est aussi occupée par Omnivore et les sélections du Bocuse d’Or et de la Coupe du Monde de la Pâtisserie. Vous avez dû procéder à plusieurs aménagements ?
Chaque jour qui passe appelle un travail sur le positionnement ! Omnivore a bien lieu au Parc Floral de Paris du 13 au 15 septembre. Il y fêtera sa quinzième édition et célébrera comme chaque fois une Jeune cuisine créative et des jeunes chefs qui sont aux avant-postes de cette crise. Ils sont la manifestation d’une solidarité hors norme de la cuisine vers les soignants et les plus démunis. Le Mondial de la Bière, qui met en avant la bière artisanale, rejoint Omnivore du 11 au 13 septembre au Parc Floral alors qu’il était prévu en mai. Ce sera l’occasion de célébrer, nous l’espérons tous, une rentrée positive.
Concernant les concours, les formats et dates des sélections continentales sont encore en cours d’adaptation pour répondre à l’actualité sanitaire internationale. Mais les grandes finales du Bocuse d’or et de la Coupe du monde de la Pâtisserie sont plus que jamais attendues en janvier 2021 au Sirha par des chefs et des nations avides d’excellence et de partage.
Dans ce contexte de reprise qui s’annonce difficile, comment envisagez-vous l’édition 2021 du Sirha à Lyon ?
Depuis plusieurs semaines, nous parviennent des témoignages forts de chefs, de restaurateurs, d’entrepreneurs qui attendent avec impatience janvier et le Sirha. Certains ont tout annulé dans le deuxième semestre 2020 pour se concentrer sur le Sirha. Et pour beaucoup, il sera exceptionnel, le vrai symbole de la reprise. Nous avons pleinement conscience de cette responsabilité et des enjeux qui l’accompagnent. Depuis septembre dernier, bien avant la crise sanitaire, nous mettons sur pied une stratégie de marque et de contenus qui vise justement à apporter des réponses fortes aux acteurs de cette économie indispensable du Food Service. Le Sirha 2021 sera un Sirha conscient, réfléchi, exigeant. Il n’en sera que plus rassembleur et plus exaltant.