Accompagnées d’un thé fumant au jasmin, et rehaussées par le décor opulent du Claridge’s, les pâtisseries de Yann Couvreur se laissaient découvrir dans une fraîcheur toute aurorale. Je commençai par le Paris-Brest ; que dire, sans passer pour une plume trop élogieuse ? Pourtant les faits sont là : ce fut une tuerie – on me pardonnera cette expression street non idoine pour un texte publié, mais qui pourtant traduit bien la réalité de la chose. Allez, disons ‘un délice’, en jargon plus châtié. Le tout nappé de l’éclat gustatif du praliné.
Vint ensuite le tour de la tarte au citron vert et shiso, au kick citronné efficace. Je la partageai l’âme en peine, avec l’ami m’accompagnant. Il est dur de partager, parfois, fut la réflexion que je me fis. Je dus toutefois être noble, et coupais la tarte en deux. Snif.
Côté service, de zélés serveurs vinrent contribuer au bon déroulement du moment. Le fameux et emblématique service à thé du Claridge’s (rayé de vert pâle et blanc) serrait en ses intérieurs la douce ardeur du thé jasmin. Quant aux desserts, facturés 7 pounds pièce (on appréciera le caractère raisonnable du pricing, assez indulgent pour Londres, surtout vu l’endroit), ils déclinaient également un éclair au chocolat noir et fève tonka, un gâteau au pecan et caramel, et une tarte au hazelnut et figue. Je ne pus ni les goûter, ni les apercevoir ; victimes de leur succès, il ne restait déjà plus rien d’eux à l’heure de ma venue (vers midi pourtant). Las ; Londres n’a plus qu’à prendre son mal en patience ; Yann Couvreur devrait y ouvrir bientôt sa propre pâtisserie dans la capitale anglaise. Promis, on est sur le qui-vive.
Par Anastasia Chelini