En juin, le jambon Kintoa du Pays Basque a reçu son appellation d’origine protégée. Les éleveurs sont ravis après des années de combat pour protéger leur savoir-faire.
En cette période d’été, nous sommes beaucoup à se laisser tenter par le traditionnel duo melon-jambon. Mais c’est souvent c’est de la viande espagnole ou italienne qui se retrouve dans nos assiettes. Et pourtant en France, nos éleveurs de porc produisent du jambon de qualité.
Il y a un mois, le jambon Kintoa, issu d’un porc rustique du Pays basque, a reçu l’appellation d’origine protégée, l’AOP. Ce label européen permet notamment de garantir les méthodes de production ancestrales de ce produit.
Une race qui a failli disparaître il y a 30 ans
Il y a à peine 30 ans, cette race de porc spécifique était sur le point de disparaître. Alors son succès fait la fierté de ceux qui ont relancé la filière. Dans la Vallée des Aldudes, nous avons rencontré, bâton de berger à la main, Pierre Oteiza, marchant parmi ses cochons à tête noire.
Depuis 30 ans dans ces montagnes, il élève des porcs Kintoa. Avec seulement 40 bêtes sur 3 hectares de montagne, Pierre cherche avant tout le confort de ses animaux. « Les porcs, ils sont bien. On leur a construit des abris qui sont chauds. Et automatiquement, quand il fait beau après, ils sont tout le temps dehors. »
C’est en 1989 que l’éleveur relance cette race de porc, sur le point de disparaître. Et c’est un souvenir d’enfance qui le convainc de commencer cette aventure. « Avec la ‘matxi’, la grand-mère, je me rappelle de l’avoir vue saler le jambon, le retourner… Rien que le bruit du sel sur la viande, c’est des images qu’on garde »
Ce label va-t-il inciter les jeunes éleveurs à prendre la relève?
Aujourd’hui, il existe 70 éleveurs de porcs Kintoa dans le pays basque. Et depuis un mois, ce jambon frotté à la poudre de piment d’espelette bénéficie de l’appellation d’origine protégée délivrée par l’Union Européenne. Une victoire, selon le président du label, Michel Oçafrain.
« C’est une fierté, c’est l’aboutissement d’un long travail, la reconnaissance d’un savoir-faire, et finalement c’est la reconnaissance de la qualité d’un produit. » A l’avenir, il espère que l’AOP va inciter de jeunes éleveurs à s’installer dans la région et faire perdurer l’élevage du porc Kintoa.