Le bâtiment qui abrite le restaurant  » Chez La Mère Pourcel  » à Dinan date de 561 ans

 Rien à voir avec les Frères Pourcel de Montpellier, mais le restaurant  » Chez La Mère Pourcel «  célèbre enseigne de Dinan, serait installé dans une des plus vieilles maisons à colombage de France. C’est ce que révèle une étude menée sur le bois qui la compose, au total 561 ans que la bâtisse existe, en tout cas c’est ce que révèle le quotidien Breton Le Télégramme.

Alfred et Virginie POURCEL sont les célèbres fondateurs de « Chez La Mère POURCEL » en 1927, ils ont marqué l’histoire de cette maison et ont donné l’esprit à ce restaurant en puisant leurs idées et secrets dans l’amour de la ville de Dinan et dans leurs passions d’Aubergiste et de Mère Cuisinière dans le cadre exceptionnel de ce bâtiment à colombages du XVe siècle.

Chez la Mère Pourcel

« Une première à Dinan ! ». Des archéologues du bois ont réussi à dater l’une des plus emblématiques maisons à colombages du centre historique. Accueillant actuellement le restaurant « Chez la Mère Pourcel », la maison bleue de la place des Merciers daterait de 1458, précisément. Explications.

Le bois comme marqueur historique du temps qui passe. C’est en déterminant l’âge de ses poutres et charpentes que le bureau d’études Dendrotech a établi l’acte de naissance de l’une des plus emblématiques maisons anciennes du centre historique de Dinan. Située place des Merciers et accueillant le restaurant « Chez la Mère Pourcel », la bâtisse aux colombages bleus daterait du XVe siècle, 1458 précisément, et les constructions adjacentes des XVIe et XVIIIe siècles.

« Résultats objectifs inédits »

« On a déjà daté une vingtaine de maisons à Rennes et une trentaine à Angers (49). À Dinan, c’est une première ! », se félicite Yannick Le Digol, archéologue fondateur et dirigeant de Dendrotech, entreprise originale basée à Betton (35), créée en 2006 et spécialisée en dendrochronologie. En quoi ? « La dendrochronologie, c’est une méthode scientifique permettant de dater une pièce de bois, en analysant ses anneaux de croissance. Cette succession de cernes est alors décryptée comme un code-barres », explique l’archéologue, qui est intervenu en février, sur commande de la Ville. « On nous a demandé de dater trois ensembles : la maison de « La Mère Pourcel », son extension nord et son extension nord-est. On a prélevé entre douze et quinze échantillons de bois par ensemble, provenant notamment de l’ossature du bâtiment et des combles », détaille l’expert de Dendrotech, qui assure avoir obtenu des « résultats objectifs inédits ».

« Bois abattu à l’hiver 1457»

Après examen, il s’avère que 250 ans séparent la construction de la maison principale de celle de son extension nord est. 

« Les arbres dont le bois a servi pour la charpente et les combles de la maison ont été abattus à l’automne-hiver 1457-1458. À l’époque, on ne faisait pas sécher le bois avant son utilisation en construction, ce qui nous permet de dire que l’édification de la maison a eu lieu courant 1458. Quant à l’extension nord, le bois a été abattu en 1547. Pour l’extension nord-est, les résultats provisoires indiquent que le bois a été abattu fin 1703, début 1704 », précise Yannick Le Digol.

Diagnostic avant entretien

Dater, mais pour quoi faire ? « Ces opérations de datation de la maison de « La Mère Pourcel » et des bâtiments attenants sont en fait un préalable à des travaux d’entretien, indique le cabinet du maire. La Ville est propriétaire à 90 % de cet îlot bâti, qui a besoin d’être entretenu, un diagnostic sera donc établi en cours d’année, avant de lancer les travaux ». 

La capitainerie du port et l’église anglicane devraient également bénéficier de diagnostics, mais aucune autre analyse par dendrochronologie n’est pour l’instant annoncée.

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