Les Beaux Mets, un restaurant tenu par des détenus des Baumettes, ouvre ses portes deux jours par semaine en centre-ville de Marseille, à Coco Velten. Un projet inédit de réinsertion sociale et de lutte contre la récidive.
Nous vous annoncions en avril l’ouverture d’un incubateur de restaurants à vocation sociale et solidaire en plein centre-ville de Marseille : La Cantine de Coco Velten. Ce restaurant, au rez-de-chaussée du nouveau projet culturel et social innovant de Belsunce, fonctionne comme une résidence pour des projets de restauration innovants. Il met à disposition une cuisine professionnelle et une salle capable d’accueillir une centaine de clients par jour. L’association Pachita, qui vient en aide aux Vénézuéliens de France, cuisine les jeudis et vendredis.
Désormais, si vous déjeunez à La Cantine de Coco Velten les lundis et mardis, le menu sera concocté par des détenus des Baumettes. Le traiteur marseillais engagé, La Table de Cana, s’est associé avec Marseille Solutions et l’administration pénitentiaire pour monter ce projet de réinsertion bien nommé « Les Beaux Mets ».
Premier service réussi
Le premier service avait lieu ce mardi 21 mai, et « ça s’est très bien passé ! », raconte la coordinatrice du projet à La Table de Cana, Sirine Salsano, « ils ont servi 53 couverts et ont eu de très bons retours des clients. »
Ces sept détenus en fin de peine au centre pénitentiaire des Baumettes sont sous contrôle de bracelet électronique ou en semi-liberté (ils rentrent chaque soir aux Baumettes). Leur formation à la restauration a débuté le 21 janvier auprès de l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA). Ils ont depuis effectué des stages auprès de grands chefs du territoire, et passeront leur examen le 25 juin.
La restauration pour lutter contre la récidive
« On est parti du constat que les détenus ont une forte chance de récidiver », nous explique Daphné Charveriat, engagée chez Marseille Solutions. En effet, près de 40 % des détenus entre 20 et 30 ans récidivent selon le ministère de la Justice. Le manque de formation est considéré comme un facteur aggravant, alors que 50 % des détenus n’ont aucun diplôme.
« Qu’est-ce qu’on fait alors ? On leur propose une formation en restauration auprès de grands chefs du territoire. La Cantine de Coco Velten leur permettra de travailler en condition réelle deux jours par semaine». Le choix de l’hôtellerie-restauration n’est pas dû au hasard. Ce secteur en tension dans la région est en forte demande de main d’oeuvre, et offre de nombreuses opportunités de réinsertion par le travail.
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