Il s’appelle Patrick O’Connell et souffre aussi de la circulation du virus qui n’a pas épargné les Etats-Unis. Comme les autres restaurateurs, il se prépare à la réouverture de son établissement et est impatient de voir revenir les clients. Comme chez nous, il doit respecter la distantation sociale, écarter les tables, en supprimer. Mais il ne veut pas d’un restaurant fantôme, avec trop de vide et a trouvé la plus charmante des parades pour éloigner les clients les uns des autres naturellement. Ainsi le chef a décidé d’asseoir sur les chaises inoccupées… des mannequins, des clients qui ne se plaindront pas des mesures drastiques mais donneront au restaurant ce supplément d’âme, cette impression de monde, de gaité et de vie. « J’ai toujours adoré les mannequins, ils ne se plaignent jamais de rien et c’est très amusant de les habiller comme on veut« , se réjouit le Patrick O’Connell.
Ces ravissantes, muettes et souriantes poupées à taille humaine prendront place deux par deux, comme des couples, autour des tables inoccupées, pour tenir compagnie aux vrais clients de chair et d’os. Les mannequins seront chics et élégants dans le style vestimentaire « années 1940 », costumes pour les hommes, robes de soirée pour les femmes, bijoux, colliers de perles, chapeaux et fourrures fournis par un théâtre de la région. L’imagination du chef est débordante, il a installé ainsi un homme à genoux sur l’épaisse moquette demandant la main de sa compagne…
Une idée extravagante, inédite pour combler le vide infiniment, remplir les vides imposés, ne pas voir la salle à moitié vide mais résolument pleine. Réunir des vraies personnes et des mannequins, voilà une idée loufoque qui va enchanter les clients, leur donner le sourire et provoquer des mises en scène assurément drôles. Réouverture le 29 mai – « Nous avons hâte de rassembler et voir du monde. Mais ils n’ont pas tous besoin d’être de vrais humains », s’amuse Patrick O’Connell.