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Parrainé par le chef cuisinier Alain Ducasse, Des Étoiles et des Femmes donne une chance à des femmes passionnées de cuisine en pariant sur une réinsertion professionnelle avec une formation axée sur la cuisine où la motivation est le maître-mot. Les dix femmes de la deuxième promotion montpelliéraine ont été honorées lundi soir en recevant leur diplôme du CAP cuisine à la préfecture des mains de Pierre Pouëssel, préfet de l’Hérault.
De nombreux acteurs en soutien
Créé en 2011 à Marseille, l’action Des Étoiles et des Femmes s’est depuis exportée. En janvier 2019, Strasbourg sera la septième ville à lancer une promotion tandis qu’à Montpellier, une quatrième est actuellement en préparation. Derrière le traiteur La Table de Cana, qui a lancé le projet dans la cité phocéenne puis repris par Gilles Solis (gérant de La Table de Cana à Montpellier) et Emmanuelle Simon (coordinatrice), de nombreux acteurs sont venus en soutien : l’INFA pour les 9 mois de formation, le GESS34 qui apporte un soutien logistique d’accompagnement précieux, Pôle Emploi pour le recrutement des personnes et la rémunération, FACE Hérault pour le coaching, l’État à travers la Direccte pour assurer une parie du financement… Sans oublier les restaurateurs* qui accueillent les femmes des promotions au sein de leur brigade. Autant d’acteurs dont l’accompagnement humain a été chaleureusement salué par les diplômées.
D’autant que les résultats sont là. Dans la première promotion, trois personnes sont actuellement en poste, cinq effectuent régulièrement des missions et une est en phase de créer son entreprise. Et les nouvelles diplômées suivent la même voie. De quoi voir les choses avec optimisme pour Gilles Solis : « Le modèle de la restauration fonctionne. Cela permet d’envisager l’action Des Étoiles et des Femmes dans d’autre secteurs professionnels ».
Des parcours de vie
Venues d’horizons différents, ces dix femmes témoignent de parcours de vie au profil divers avec toute en commun de ne pas avoir été épargnées. Des Étoiles et des Femmes constitue ainsi une nouvelle chance alimentée par la passion et le collectif dans lequel elles se sont pleinement consacrées. Pour beaucoup, cette opportunité vient après différentes formations et emplois, ainsi pour Monia « travailler en cuisine était un rêve d’enfant ». Si Naïwa plaisante, c’est avec fierté car « Ce CAP est le 1er diplôme de ma vie. Je ne voulais pas mourir sans diplôme». Pascale résume la pensée de toutes : « La formation est engagement pour nous et notre famille. Aucune de nous n’oubliera cette année là ».
Une des premières étapes a été de préparer ces femmes à un recrutement. Exercice qu’elles pratiqueront ensuite devant les restaurateurs afin que ces derniers les choisissent en stage. Sarah Gauthe de Face Hérault explique son rôle « Il est important de créer une cohésion de groupe entre les filles et de reprendre confiance en soi. Donc pendant ces séances, on rit, on pleure, on passe de très bons moments et d’autres plus marquants ». Comme avec Sylvie : « Je me sentais bien dans le groupe dès le début. Parler de soi cela m’a fait du bien même si j’avais du mal ». Et visiblement les choses ont payé. « Les membres de nos équipes ont 25 ans de moins que Sylvie. Elle a su nous donner une leçon de jeunesse en écoutant son envie et sa passion » salue le chef du Volodia qui l’a accueillie.
Il n’a également pas été simple de retrouver le cadre strict d’une formation avec une grande quantité de connaissances à acquérir. « Ce n’est pas évident de reprendre les cours. On rentre le soir et on pense que l’on ne va pas y arriver. Au final, le cerveau fait un super travail » témoigne Anaïs qui loue la force du collectif : « On a échangé entre nous et on a toute appris de chacune ».
Au contact des chefs
Les dix femmes ont ensuite effectué leur stage au sein des brigades. Sylvana a ainsi évolué au Terminal #1 : « J’ai pu admirer le travail du chef Laurent. J’ai appris beaucoup de choses de lui et j’ai beaucoup évolué. Cela m’a permis de travailler des produits rares et fins ». Un attachement fort symbolisé par Hassna, pleine d’émotion en face du chef Michel Loustau du Domaine de Soriech : « Merci 1000 fois pour tout ce que vous m’avez appris. Le dernier jour, je suis partie en larmes. Vous avez su me transmettre beaucoup de savoir d’une manière délicate et gentille ».
Luicelis met en avant la rigueur et l’exigence demandées dans une cuisine comme celle de La Diligence : « Le chef a joué un rôle très important dans ma formation. Il m’a aidé dans le travail mais aussi dans mon caractère et mon comportement en cuisine ». Son chef Thomas Réa rappelle : « Le stage à pour but de les faire progresser pour décrocher le CAP et leur donner des bases à partir desquelles elles pourront construire une carrière. Que ce soit dans la restauration gastronomique ou dans d’autres types de restauration ».
Comme la promotion précédente, les 10 diplômées ont désormais un CAP cuisine à faire valoir sur le marché du travail. Certaines ont des projets comme monter un food-truck ou une chambre d’hôtes, d’autres s’orientent vers la cuisine collective, toute enchainent les missions en restant dans la restauration. Mayele a eu la chance de se voir proposer un poste chez le traiteur Cabiron où elle effectuait son stage. Désormais, comme ses camarades, qui inspirent la prochaine promotion, elles vont pouvoir revivre grâce à leur passion pour la cuisine.