PIERRE CARDIN (1922 -2020) – « Pierre Cardin n’est plus. Le grand couturier qu’il fut, a traversé le siècle, laissant à la France et au monde un héritage artistique unique dans la mode mais pas seulement« , écrit sa famille dans un communiqué. 

Redoutable homme d’affaires, il avait compris le rôle des licences et touchait des espèces sonnantes et trébuchantes, pourcentage sur les ventes,  reversées par les industriels. Sa marque et son nom flambaient sur plus de 800 licences, vaisselle, œuvres d’art, fleurs, thés, porte-clés, meubles, eaux minérales, boîtes de sardines, parfums, foulards, cigares, avions  et sur… le restaurant Maxim’s dès 1981.  

Paris, 3, rue Royale, quartier de la Madeleine – Nous sommes en 1981, Pierre Cardin couturier en vogue achète cet établissement aux époux Vaudable, qui avaient su conjuguer le beau et le bon dans les assiettes. les cartes de ces années flamboyantes où le Tout-Paris se presse dans les salons rutilants, déversent sans compter des produits de luxe, caviar, foie gras, truffes. Les gourmets et les inspecteurs de guides viennent en foule et très vite le restaurant gagne trois étoiles au guide Michelin. en cuisines les meilleurs chefs, à table les Onassis saluent les Chaplin, Christian Dior croisera la duchesse de Windsor, des princes russes en exil, des têtes couronnées et des actrices célèbres, des aristocrates fortunés.

 Pierre Cardin acquiert le lieu par devoir et par passion, il n’est ni épicurien ni passionné par les arts de la table, il veut simplement que Maxim’s reste français ! Un lieu qui résonne des fêtes majestueuses qui l’ont fait frissonner pendant des années et que le couturier vénitien veut transformer en musée vivant et gastronomique de l’art nouveau, de la belle époque. Il va sauvegarder la verrière 1900 et donner une dimension fabuleuse à cet immeuble jadis propriété du duc de richelieu. Très vite Cardin homme de l’art va s’intéresser aux arts de la table mais sans succès, même Alain Ducasse,  Joël Robuchon et Bernard Loiseau ne pourront relever le bateau qui coule. Malgré son carnet d’adresses et ses idées, Pierre Cardin ne pourra redonner le lustre d’antan à son établissement. De soirées mondaines en diners caritatifs, le restaurant survit. Au fil des années le prestige s’est envolé et Maxim’s n’est plus que l’ombre de lui-même… perd beaucoup d’argent ce qui incite le propriétaire à fermer le midi et installer la fête le soir. En 2010, Pierre Cardin jette l’éponge et met en vente l’immeuble, le fond de commerce, la marque, tout. Mais les acheteurs ne se bousculent pas.

« Maxim’s acteur et miroir de la vie parisienne », écrit Pierre Cardin dans la préface du livre dédié à son restaurant. En 2011, il déclarait : « Maxim’s est un label français. C’est Paris. Il y a deux noms : la tour Eiffel et Maxim’s. Cela a été longtemps le lieu de référence des grandes soirées parisiennes. Maintenant, les gens élégants vont dans les petits bistrots à midi…Maxim’s est un lieu du soir… Même sans moi cela continuera. Mes héritiers feront ce qu’ils voudront. Sur mon testament, j’ai bien précisé que cela doit rester Maxim’s. Maxim’s sera encore là dans cent ans. » Pierre Cardin leur laisse un héritage artistique unique.

Aujourd’hui le restaurant est toujours ouvert, sauf en cette période de pandémie. Pierre Cardin avait développé Maxim’s Traiteur qui propose des mets hors du commun réalisés par des chefs talentueux, ambassadeurs d’une cuisine savoureuse et inventive, de recettes simples et épurées dans une vaisselle exclusive. Pour découvrir l’art de vivre à la Française ! Si cher à Pierre Cardin le vénitien