Ce qu’a dit exactement le Premier Ministre concernant l’ouverture des bars, restaurants ce jeudi 28 mai 2020

 F&S a récupéré pour ses lecteurs la déclaration exacte du Premier Ministre Édouard Philippe qui s’est déroulé à l’Hôtel de Matignon – 57, rue de Varenne à Paris ce jeudi 28 mai. Cette partie du discours concerne l’activité des bars, restaurants, discothèques, mais aussi les déplacement et les voyages de nos futurs clients.

Des règles sanitaires encore très floues

Une déclaration que de nombreux professionnels trouvent peu informative, et qui se désespèrent de pouvoir obtenir les règles sanitaires officielles et définitives, celles qui devraient être confirmées pour une réouverture dans les normes établies par l’état. 

 » Sans transition, je voudrais évoquer ici l’ensemble des décisions qui ont été prises ce matin à l’issue du Conseil de défense présidé par le Président de la République, et notamment la question attendue par beaucoup : celle des cafés, des bars et des restaurants.

Le redémarrage de ce secteur, des débits de boissons en général, fait, et c’est bien légitime, l’objet d’une très forte attente. C’est un secteur qui est capital pour notre économie. C’est un secteur qui est capital pour l’emploi, et c’est aussi, il faut bien le reconnaître, et il faut s’en réjouir, une partie de notre art de vivre et de notre façon de vivre collectivement et de vivre ensemble.

Compte tenu de l’évolution de la crise sanitaire, les restaurants, bars et cafés pourront ouvrir dans tous les départements à partir du 2 juin, mais ils ouvriront avec des restrictions temporaires dans ceux qui se trouvent dans les zones orange, là où une vigilance particulière est nécessaire. Partout, cette ouverture sera conditionnée au respect des règles sanitaires qui ont été validées avec la profession d’ailleurs. Les personnes qui ont choisi de dîner ou de déjeuner ensemble pourront s’asseoir à la même table dans la limite d’une capacité maximale de 10 par table. Il devrait y avoir une distance minimale d’un mètre entre les tables de chaque groupe. Les circulations à l’intérieur des établissements devront être organisées et le port du masque sera rendu obligatoire pour l’ensemble du personnel en salle et en cuisine, ainsi que pour les clients lorsqu’ils se déplacent, bien entendu.

S’agissant des bars toujours dans les zones vertes, je vous rappelle la règle : il faut éviter les risques à l’intérieur des espaces, dans les endroits où on est rassemblés, potentiellement plus serrés et où la circulation de l’air, le renouvellement de l’air est moins bien garanti. C’est pour cela que nous demanderons aux exploitants de ne pas autoriser la consommation debout à l’intérieur. Dans beaucoup de cafés, de bars, il y a des tables où l’on peut boire un verre ou manger. Ça ne posera pas de problème. On essaiera, on demandera de ne pas autoriser la consommation debout à l’intérieur. Dans les départements qui font l’objet d’une vigilance particulière, les départements de l’Ile-de-France, Mayotte et la Guyane, seules les terrasses des cafés, des bars et des restaurants pourront ouvrir au 2 juin. J’ai parfaitement conscience que c’est une restriction qui est lourde de conséquences s’agissant de ces établissements dans les zones orange. Mais il nous a semblé, à la lumière de ce qui se pratique dans les autres pays, à la lumière des risques que nous avons identifiés, que c’était la bonne mesure à prendre au moins pour les 3 semaines qui viennent. Évidemment, comme pour toutes les mesures que je viens d’évoquer, elles seront réévaluées à la fin du mois de juin ou plus exactement avant le 22 juin, qui est la date de notre prochain rendez-vous.

Un mot sur les hébergements touristiques. Les hébergements touristiques, les Villages Vacances, les campings pourront ouvrir à partir du 2 juin dans tous les départements, à l’exception de ceux qui font l’objet d’une vigilance particulière. Dans ces départements-là, les hébergements en question, les campings, les auberges collectives ne pourront rouvrir que dans la troisième phase de confinement, c’est-à-dire après le 22 juin. Dans tous les départements, les colonies de vacances pourront réouvrir à compter du 22 juin et c’est évidemment une bonne nouvelle.

S’agissant des déplacements, depuis plusieurs mois, nous avons voulu éviter à tout prix que des personnes en provenance de zones dans lesquelles le virus circule, puissent se déplacer dans des zones dans lesquelles le virus circulerait moins, parce que l’idée, c’était évidemment d’éviter la dissémination du virus. C’est pour cette raison que nous avons fermé nos frontières, les frontières extérieures à l’Europe et les frontières intérieures à l’Europe. C’est aussi pour ces raisons que, lors de la première phase du confinement, nous avons décidé d’interdire les déplacements de plus de 100 kilomètres à l’intérieur du territoire national, sauf motif impérieux.

Aujourd’hui, le virus circule encore très activement dans certaines parties du monde. C’est pourquoi nous avons décidé d’évaluer à l’horizon du 15 juin, avec l’ensemble des pays européens, si nos frontières extérieures à l’Europe devaient ou non réouvrir. Pour quels ressortissants ? De quels pays et avec quelles modalités de quatorzaine, le cas échéant ? Pour tout ce qui est à l’extérieur de l’espace européen, la décision sera prise collectivement avec l’ensemble des pays européens à l’horizon du 15 juin. À l’intérieur de l’Europe, l’épidémie est en train de ralentir. C’est vrai en France, mais c’est vrai partout en Europe. C’est pourquoi la France sera favorable à une réouverture des frontières intérieures de l’Europe à compter du 15 juin, si la situation sanitaire le permet, bien entendu, sans quatorzaine pour les voyageurs en provenance de pays européens. Mais comme nous le faisons depuis le début de la crise, nous appliquerons des mesures de réciprocité vis-à-vis des États européens qui décideraient de fermer leurs frontières ou d’imposer des quatorzaines aux Français.

À l’intérieur du pays, en France, comme je l’ai expliqué, même si certains déplacements nécessitent encore une vigilance importante, la tension est globalement moindre qu’au début du confinement. La mesure d’interdiction de déplacement de plus de 100 kilomètres a été très utile durant ces 3 dernières semaines pour limiter la propagation du virus. Elle a été bien respectée par les Français, je les en remercie. Mais aujourd’hui, avec la pression qui a baissé, cette mesure n’a plus de justification. À compter du 2 juin, il est donc mis fin à l’interdiction de déplacements de plus de 100 kilomètres de chez soi. Je voudrais dire que la fin de cette interdiction ne doit pas signifier un relâchement dans l’attention. Il est bien vrai que moins on circule, moins le virus se propage. Aussi j’en appelle à la responsabilité de chacun. Vous pouvez vous déplacer, vous pouvez aller en congés annuels, mais dans toute la mesure du possible, si vous pouvez différer un déplacement lointain, c’est probablement plus raisonnable. J’appelle chaque Français, dans le cadre de cette nouvelle règle, au même esprit de responsabilité dont ils ont fait preuve depuis le début de cette crise. »

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