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- Une bière va bientôt être brassée sur l’île de Groix, dans le Morbihan.
- La brasserie a pour objectif de faire travailler l’agriculture de l’île et de créer des emplois.
- Le projet porté par un ancien dirigeant de Danone devrait voir le jour au printemps. La première pierre de l’usine a été posée mercredi.
« La bière de Groix ». Son nom ne va pas chercher bien loin mais ses ambitions sont grandes. Imaginée par le dernier directeur de la brasserie Kronenbourg de Rennes, cette bière pourrait bien devenir le produit phare de l’île de Groix, petit bijou flottant au large du Morbihan. Mercredi, la première pierre du bâtiment a été posée, sous les yeux de quelques élus de la région Bretagne, qui soutient financièrement le projet.
La petite usine de 500 m² devrait être opérationnelle au printemps et sortir ses premiers hectolitres fin avril. « Cette île, elle a tout. Elle a des champs d’orge, une source d’eau potable, une pluviométrie idéale et un sol que l’on ne retrouve nulle part ailleurs en Bretagne », explique, enthousiaste, Jean-Pierre Rennaud.
Quand Louis XIV mangeait le blé breton
Le porteur du projet est un fin connaisseur de l’île, son « havre de paix depuis quinze ans ». Mais il est surtout un grand professionnel de la bière. Pendant près de quinze ans, cet ancien cadre du groupe Danone a dirigé la brasserie Kronenbourg de Rennes, jusqu’à sa fermeture en 2003.
C’est en voyant les champs de l’île perdre progressivement leurs cultures que lui est venue l’idée de produire une bière groisillonne. Et ainsi éviter que l’agriculture ne disparaisse de Groix. « Au temps de Louis XIV, le blé de Groix était utilisé pour faire le pain du roi », assure Jean-Pierre Rennaud, comme pour asseoir sa promesse de produire une bière de qualité. L’orge qui servira à sa confection est cultivé sur place, avec une méthode dite « de conservation », qui préserve et enrichit la terre.
« Pas un coup financier » – Mais l’ancien cadre de Danone a aussi la volonté de créer des emplois pérennes sur cette île qui compte environ 2.300 habitants. « Je ne cherche pas à faire un coup financier. Je veux surtout générer une économie circulaire. Et montrer qu’on peut nourrir la terre pour produire de la bière et créer de la richesse. » L’usine affichera une capacité de 2.000 hectolitres par an.
Deux brassins, l’un blond et l’autre ambré, devraient voir le jour au printemps. L’objectif est d’alimenter les 17 cafés et bistrots de Groix d’ici l’été. Et tous ont accepté de proposer le futur breuvage local, avant même de l’avoir goûté. Les quelque 100.000 visiteurs que l’île voit passer chaque année en seront les premiers consommateurs. Mais la bière de Groix pourrait rapidement prendre le ferry pour épancher la soif des Bretons. Il se murmure qu’elle serait grande.