En Angleterre, les espaces intérieurs des restaurants ont rouvert le 17 mai. Du côté du Luca, second établissement londonien du chef Isaac McHale (à qui l’on doit le fameux Clove Club, restaurant étoilé et 27e de la liste 2019 des World’s 50 Best), la réouverture reprend sur les chapeaux de roue. Nous sommes allés voir.
Pour ce second opus signé Isaac McHale, porté par le concours de ses partenaires Johnny Smith et Daniel Willis, la veine décorative est celle du chic décontracté. Ouvert il y a quelques années, non loin de la cathédrale St Paul, l’établissement affiche une feuille de route qui lui est propre, s’affranchissant complètement de son célèbre grand-frère. Cette fois, point de haute gastronomie au programme, mais le plaisir d’une partition italianisante, concoctée sur la base de produits locaux de saison, de pâtes maison (faites sur place, dans un espace-atelier ouvert), et d’un savoir-faire tout en maîtrise. Le tout se donne à voir dans des volumes vastes et clairs, avec terrasse végétalisée et baies vitrées, briques apparentes et tons doux.
C’est dans le quartier historique de Clerkenwell, connu pour héberger studios de design et galeries, que le Luca déploie ses espaces et atmosphères – parmi lesquels figurent deux pièces privatisables. Si l’ambiance (et le décor) varie d’une salle à l’autre, le menu, lui, reste le même ; et fait dans le ‘britalien’, terme que les Britanniques utilisent pour désigner ce mélange de cuisine britannique et italienne (ou de cuisine italienne vue par un chef britannique). Ici, on tend tout de même bien plus vers l’italien, avec des touches anglo-saxonnes affleurant ici et là. (En photo ci-dessus, le chef Robert Chambers).
En cuisine, le chef exécutif Robert Chambers officie. Cet ancien du Locando Locatelli a appris tout petit la cuisine italienne, auprès de sa grand-mère issue du pays de la botte. Il a fait l’ouverture du Luca en novembre 2016, qu’il n’a plus quitté. Aujourd’hui, tout au soulagement d’avoir enfin pu rouvrir, il confie son « bonheur de voir les gens si heureux de dîner dehors à nouveau, et de retrouver leurs amis et famille au restaurant ». Puis d’ajouter : « Nous avons profité de la fermeture pour mettre en place un nouveau menu. Celui-ci inclut notamment du flétan écossais, du crabe des Cornouailles, de l’agneau des îles Hebrides, ou encore des asperges de la vallée de la Wye. » Pour un sourcing le plus local possible, donc.
Le bilan du Luca ? L’assurance de bien manger, de passer un bon moment, autour de plats soignés allurés d’une fausse simplicité. Un conseil : en starter, ne ratez pas les frites au parmesan, plaisir coupable et fondant, sorte de rencontre éblouie entre la croqueta et la frite, le tout gorgé de parmesan. Du côté des pâtes, les cheveux d’ange ont la finesse aérienne attendue. Seul bémol : l’addition, un peu élevée. Le menu du bar est plus abordable.
Par Anastasia Chelini