Les Tables de l’été – « Charlie » à Ajaccio – Le Chef Richard Toix reçoit le chef Nicolas Isnard pour un quatre mains sous les étoiles.

Entre Mer & Montagne, la Rive Sud d’Ajaccio vibre l’été furieusement, les boutiques, complexes hôteliers, résidences, marchés, activités nautiques, animent et ambiancent Porticcio, cette petite station balnéaire festive et tendance qui s’étale face à la ville d’Ajaccio. Elle se pare de chênes et d’arbousiers, de chemins parfumés, d’un tour génoise, la tour du Capitello qui depuis le XVIè siècle veille sur la quiétude des habitants, de la Tour de Frasso, et de plages au sable fin et aux eaux turquoise.

Bella Vista on dirait le titre d’une chanson… Une nouvelle table vient ouvrir au sein du complexe Bella Vista, un complexe hôtelier qui déroule, à quelques pas des plages, des suites, des chambres et des villas qui sentent bon le maquis.

Le Charlie, un restaurant gastronomie est installé au coeur du domaine. Les propriétaires ont fait appel au chef Richard Toix. Le chef, qui a changé les descentes en canoe  de ses terres natales de la Vienne  pour les rapides plus calmes de la Corse, depuis quelques semaines règne sur les cuisines.

Richard Toix est arrivé en Corse par hasard et surtout par amour, amour de sa famille, de ses fils et petits-enfants installés sur l’ile est devenus bergers. Il est arrivé avec Laure, sa femme, la tête remplie d’expériences et de souvenirs. Le Catalan de naissance, qui se proclame fièrement autodidacte, a d’abord usé ses fonds de culottes dans un lycée hôtelier, s’est posé chez les frères Roux à Londres, et dans d’autres belles maisons. Ensuite il a tenu casseroles et poêles au «  Champ de Foire  » à Lencloître pendant 15 ans, à partir de 1993. Puis toujours en Vienne, en 2007,  il a ouvert son restaurant «  Passions et Gourmandises  » à Saint-Benoît, rapidement décoré d’une étoile au guide Michelin. Puis « Une fois les enfants ayant quitté le nid », Richard et son épouse Laure ont vendu leur restaurant. ils n’ont pas résisté à l’appel de l’Asie et ont mis le cap sur le Vietnam, à Saigon (Ho Chi Minh Ville) où les frères Pourcel lui ont confié les cuisines de leur « Jardin des Sens ». Toujours fan de rugby et de canoë-kayak, il a enchainé les projets, que dis-je, les aventures,Paris,  Ajaccio… où Il met en scène la cuisine qu’il aime, qui lui ressemble, une cuisine locavore, en concordance avec les saisons. L’aventure ajaccienne le stimule furieusement. Il donne ici rendez-vous avec l’essentiel, pour partager une cuisine mosaïque et contemporaine, une cuisine autour du ‘‘Beau, Bon et Sain’’. Richard Toix s’inspire des produits, des saisons et des cuisines du monde et installe à Porticcio une cuisine moderne, contemporaine et épurée, joliment réconfortante et inspirée, inspirée des trésors du maquis. Les légumes viennent à pied, dans le panier d’une dame qui sème et cultive pour le chef. Son fil rouge : la quête du goût dans le respect des produits du terroir. Le terroir toujours avec des clins d’oeil aux autres terroirs que le chef a parcourus. Le Charlie est une table où les cuisines de la Méditerranée se rencontrent. Les menus déroulent des saveurs qui évoquent la Provence, l’Italie, le sud, les suds…

Son projet, décrocher une étoile pour cette nouvelle table, ouverte à l’année…

En cette brulante soirée d’été, Richard Toix reçoit Nicolas Isnard  de l’Auberge de la Charme pour un diner à 4 mains qui croise les cuisines de deux chefs étoilés qui ont su capter les influences des cuisines des pays qu’ils ont traversés. La Corse est  là avec ses produits de la terre et de la mer, harmonieusement mariés à des inspirations d’ailleurs.

Un beau moment de découverte, avec un très beau menu accompagné par les chants corses.

Richard Toix a invité un chef de bande, un chef de sa bande, un chef qui était son « voisin » en Vienne, Nicolas Isnard. Un Méditerranéen passionné, exilé en France profonde, mais bien décidé, résolument décidé à donner une définition ensoleillée aux classiques de la cuisine poitevine. Sa cuisine est ensoleillée, puise son ADN, son identité dans les pays des bords de la Méditerranée, au Liban, et en Asie. Car Nicolas est un vrai et pur Méditerranéen et c’est cette Méditerranée  que racontent ses assiettes. Il est un vrai gourmand, gouailleur et généreux, au sourire contagieux et au regard coquin, un vrai gentil. Le « Chabal des cuisines » a toujours su qu’il serait cuisinier, n’était-il pas déjà précoce pâtissier à 10 ans. A Sète, il a tout appris avec sa grand-mère italienne, l’art du poisson et du bon et beau produit. Il s’éloigne un peu, gagne le Prieuré à Villeneuve-lès-Avignon, et monte à Paris pour faire son service… militaire. il se frotte à la cuisine ministérielle et aux cuisines des palaces avant de gagner les sommets et les tables chics de Crans Montana. Il continue son tour de France, se pose ça et là, contacte Jacques Maximin, Edouard Loubet et Gilles Goujon pour leur proposer ses services. Le chef de Fontjoncouse le fait entrer comme Deuxième Sous-Chef avant, l’année suivante, de le nommer Chef auprès de lui, dans sa maison aux 3 étoiles. 2006, Nicolas prend la route de Poitiers et la tête des cuisines du Château de Curzay. 2008, il se jette dans la grande aventure. Avec ses amis  David et Cécile, Nicolas se lance et ouvre à quelques kilomètres de Dijon, dans une ancienne forge en pierre de taille, L’Auberge, à Prenois, le terrain de jeu et de création idéal pour révéler toute sa signature gastronomique. Au fil des aventures, sa signature culinaire s’est définie, Nicolas sait la cuisine qu »il veut délivrer, libre, audacieuse, personnelle, inspirée de ses voyages et rencontres, par l’inconnu et se dit prêt à toutes les audaces. Sa cuisine rime avec produit et goût, authenticité furieusement. Il joue avec talent avec les produits comme il aime jouer au casino pour ressentir cette adrénaline et la puissance du goût du risque. Toujours en avance d’un ou plusieurs projets, il ne s’assoit jamais sur ses lauriers. Dans son cartable, la parution d’un livre « Voyages » le développement de son adresse à Abu Dhabi et l’extension du concept en Asie, au Moyen-Orient… Et toujours le bonheur de bousculer les idées et la cuisine.

LE MENU en 8 services 

Nicolas Isnard ouvre le bal,  signe les 4 premiers plats.

Tout commence par une « Huitre de Diane » qui a rencontré le caviar, le moutabal et le za’atar. un plat comme après une pause dans une assois, dans une palmeraie . L’huitre est pimpée d’une purée de dattes, de grenade qui explosent en bouche. Le za’atar apporte un délicieux côté fumé. Un sorbet d’huitre délicat et terriblement audacieux renforce la fraicheur de ce plat  qui met en lumière la maitrise, par le chef, des assaisonnements et des épices.

Le deuxième plat est tout en fraicheur et douceur « Langoustine, artichauts, abricot, Lait d’amande »

Suit le « Thon rouge » en majesté, un clin d’oeil au Japon. Fraicheur et simplicité. Le Wasabi fait danser la corolle de Radis. la pomme délicatement faire en copeaux et le bouillon Dashi subliment le poisson.

C’est au tour de « La Pêche locale » de défiler Le Pagre s’unit au Curry vert et aux légumes pour nous entrainer dans un voyage au Vietnam.

Voilà l’entrée de Richard Toix.

Il prend la main avec « Le Veau Abattuci », rehaussé avec idée d’ail noir, d’aubergine et de délicate palourde. Très très bon.

« Le chèvre Corse », arrive en deux textures, twistées d’herbes du maquis, de vraies sauvages. Délicate mousse au siphon et glace au goût plus prononcé réalisés avec un fromage affiné livré par les fils Toix.

Les desserts sont deux. « La Pêche blanche », acec un baba gonflé de trop, et une glace

« Le Monte-Cinto » ou la version corse du Mont Blanc, le Monte Cinto est le plus haut sommet de l’ile. Union magique des reconfiguration de l’union de la châtaigne et du citron

Les vins on été choisis par les chefs et les viticulteurs pour s’accorder merveilleusement avec les assiettes. Ils sont fournis par le Domaine de Tremica. Domaine montant de la viticulture corse créé par un couple amoureux comme au premier jour qui a bâti en dix ans une renommée certaine pour des vins racés, élégants sans bling bling, authentiques, vivants, sans artifices qui sont le reflet de leur vison de la vigne et du vin, qui travaillent avec simplicité et plaisir.

Angelica est oenologue, Richard, titulaire d’un BTS viticole. Naturellement, ils ont construit ensemble un domaine, une famille et leur vocation de vignerons à Casaglione, un  petit village.

 

 Ils se sont installés sur des terres vierges de toute activité agricole et ont travaillé beaucoup, beaucoup la terre et les vignes, ont planté leurs petites parcelles et aujourd’hui récoltent le fruit de leur travail, là « ou passion et patrimoine se rencontrent »…

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