Chaque année la marque de Champagne profitait de l’organisation du concours de cuisine pour organiser une soirée de communication et d’image qui réunissait presse, milieu des affaires parisien et people. C’est en 1967, que Claude Taittinger lance la première édition du Prix Culinaire International Pierre Taittinger en hommage au fondateur de la marque de champagne, député du 1er arrondissement de Paris et fin gastronome.
C’est ensuite Pierre-Emmanuel Taittinger, président du champagne Taittinger, petit-fils de Pierre Taittinger, qui a continué à faire vivre ce concours de cuisine.
Mais cette année, la nouvelle direction mise en place par la famille Taittinger a décidé de faire les choses en grand , à une époque où la cuisine, les chefs et la gastronomie bouscule toutes les stratégies de communication, il fallait donc réagir et profiter de la vague » Food « .
La finale internationale organisée cette année au Palais Garnier, à Paris, offrait un plateau où les chefs étaient à l’honneur, et notamment les anciens vainqueurs et participants dont Joël Robuchon qui fut le lauréat du prix Taittinger en 1970.
Un concours qui ne passera plus inaperçu
» Notre prix culinaire est un événement médiatique tellement superbe que nous l’organisons depuis cinquante ans et personne n’est au courant ! » indique Vitalie Taittinger qui dirige aujourd’hui avec son frère Clovis la maison de Champagne.
La 50ème édition s’est déroulée dans les cuisines de l’Ecole de cuisine Ferrandi à Paris, 7 finalistes venant de 6 nations comprenant deux candidats pour la France. C’est le chef Julien Richard ( Les Embiez dans le Var ) qui rempote le Trophée suivi par Nicolas Hensiger, le Japonais Kenji Yoshimoto, c’est classé 3 ème.
Présidé par Emmanuel Renaut, le jury regroupait 14 chefs de différentes nationalités : Jean-Paul Bostoen de Auberge de l’Ill, Michel Roth du Président Wilson à Genève, Pierre Résimont de l’Eau Vive en Belgique, Stéphane Decotterd du Pont de Brent en Suisse, Michel Roux du gavroche à Londres, Hiroshi Hojita du Mange Tout à Tokyo, Gérard Boyer ancien chef des crayères, Régis Marcon, Maison Marcon à Saint-Bonnet-le froid, Christian Le Squer du Georges V, Stéphanie Le Quellec du Prince de Galles à Paris, Guillaume Gomez chef de l’Elysée, Michel Comby, premier Lauréat du Prix, Arnaud Lallement de l’assiette Champenoise à Reims et Ulf Wagner, Sjomagasinet Gothenborg en Suède.
Les candidats devaient réaliser deux plats : un turbot Nantua farci et deux garnitures (poireau, céleri) et une tarte à l’orange, ce sont les chefs Joël Robuchon et Bernard Leprince qui ont remis les prix dans le Carré des Cariatides de l’Opéra Garnier. La médaille du Taittinger fut remise par Paul Belmondo, petit fils du sculpteur qui en fût l’auteur il y a 50 ans.
Suivra ensuite un dîner de gala réalisé par Le dîner de Gala, préparé par le traiteur Potel & Chabot et signé par 4 chefs Régis Marcon, Joël Robuchon, Jérémie Desbraux et Jonathan Zandbergen, tous anciens lauréat du concours.
Une approche artistique avec une photo unique du photographe « des pauvres » Sebastiao Salgado.
Légende de la photographie, l’artiste militant franco-brésilien de 72 ans, Sebastiao Salgado a vendu un cliché de puma pour une bouteille Taittinger de collection que l’ont risque de s’arracher pour les fêtes de fin d’année.
Vitalie Taittinger, directrice artistique et marketing, explique qu’ils voulaient » une signature d’un artiste qui a marqué l’histoire de l’art, qui soit arrivé à une forme de maturité et de sagesse «
Une collaboration originale, qui va marquer l’histoire de la marque, même si celle-ci étonne par la démarche d’un artiste engagé dans des causes sociales.
Cette collaboration n’est en rien un projet caritatif. Le photographe y a pensé, il a proposé à Taittinger de faire un don, mais difficile de monter l’opération pour des questions fiscales. Salgado se montre pessimiste quant à l’avenir de la photographie : « Je ne crois pas que la photo vivra encore plus de vingt ou trente ans, on va passer à autre chose (…) ce qu’on voit sur les portables, ce n’est pas de la photo. Elle doit se matérialiser, il faut l’imprimer, la voir, la toucher, comme avant quand les parents faisaient les albums de leurs enfants ».
Le choix de cet artiste dérange un peu, mais c’est sûrement le prix à payer pour bousculer une image et assumer le courage de » faire différent « .
» Comment un artiste peut-il passer de la misère des travailleurs dans une mine d’or à une bouteille de champagne valant 220 euros, censée accompagner «à merveille un poisson en sauce ou un homard thermidor» ? C’est la question que pose le nouveau projet du Franco-Brésilien Sebastião Salgado, la légende vivante de la photographie, créateur engagé, fixateur de la détresse humaine en noir et blanc : l’une de ses photos (d’un puma) illustre une bouteille de la Taittinger Collection, un champagne millésimé, et il y appose sa signature. » indique Next Libération
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Un événement qui mérite d'être souligné et repris partout en France !