C’est ainsi que plus de 800 hôteliers ont déposé une plainte cette semaine à Paris pour concurrence déloyale… Une plainte justifiée, mais tardive puisqu’Airbnb existe en France depuis près d’une dizaine d’années…
Une plainte tardive, un phénomène qui ne cesse de s’amplifier et pour les hôteliers, une baisse de fréquentation liée aux attentats… Les hôteliers sont en danger et en position de faiblesse par rapport à Airbnb qui propose des logements en moyenne 90 euros moins chers que les hôteliers sur Paris. De plus, les hôteliers sont contraints d’embaucher, de payer des charges salariales, des taxes, des impôts, des locations, d’entretenir leur établissement et de faire des investissements pour rester aux normes, alors que cela n’est pas le cas des particuliers…
Des villes comme San Francisco, Barcelone et Berlin ont déjà encadré les locations AirBNB mais Paris qui n’est pas moins que la première ville au Monde en nombre de locations disponibles n’a pas encore bougé !…
Le Parisien a publié un article à ce sujet dont voici certains extraits, vous pouvez le lire en entier en suivant ce link
«Le discours commercial d’Airbnb ne correspond absolument pas à la réalité», peste Me Guillaume Navarro, joint par téléphone, qui porte la plainte. Des syndics de copropriétés sont au bord de la crise de nerfs. Exaspérés, ils s’organisent en associations. La Ville de Paris est submergée d’appels rageurs et de courriers affligés, l’administration fiscale est ulcérée par la faculté d’Airbnb à optimiser ses impôts (le siège social européen est installé… en Irlande, où l’impôt sur les sociétés, de 12,5 %, est le plus faible du Vieux Continent). Aujourd’hui, tous souhaitent encadrer l’activité d’Airbnb et, d’une façon plus générale, des sites de location entre particuliers.
Bercy vient justement de durcir le ton, pour les particuliers-loueurs. S’ils devaient déjà déclarer les montants perçus en louant leur bien dès le premier euro, ils doivent désormais, au-delà de 23 000 euros de revenus par an, payer des cotisations sociales, comme s’il s’agissait de revenus professionnels. Dans le cadre du projet de loi de finances rectificative pour 2016, l’Assemblée nationale a aussi donné son feu vert à une déclaration automatique au fisc par Airbnb des revenus de ses utilisateurs à partir de 2019. Deux pare-feu législatifs calibrés pour contenir l’incendie qui couvait…
La guerre est donc déclarée à ceux qui abusent du système. Qui louent toute l’année ou mettent sur le marché un très grand nombre de biens. Bref, à tous ceux qui ont transformé le modèle initial (la location de l’appartement où l’on habite) en industrie lucrative. Mais gare à ne pas jeter Airbnb et consorts avec l’eau du bain, car ces sites ont déjà séduit des millions de propriétaires-loueurs et de touristes dans le monde. Il va sans doute falloir inventer de nouvelles règles de cohabitation…