Hélène Darroze une chef qui assume son statut de femme chef ! … elle a même signé le dernier dîner « Global Women’s Forum » qui se tenait à Dubaï fin février

 Les femmes s’imposent parfois dans des métiers qui ne leur étaient pas destinés, et bien Hélène Darroze fait partie de ces femmes qui arrivent à éclore dans des milieux où règnent les hommes. Même si les femmes chefs de cuisine ont marqué par exemple l’histoire de la cuisine lyonnaise, pendant longtemps l’univers des grands chefs était plutôt masculin… mais petit à petit les choses changent et de nombreuses femmes s’imposent comme des chefs à part entière.

Le mag en ligne TéléObs est allé à la rencontre de la chef Hélène Darroze, qui depuis Top Chef est devenue très populaire, elle a répondu à une interview version  » j’ai aimé faire de la télévision « Extraits !

« TopChef », La cuisine selon Hélène Darroze
Elle reçoit ses fournisseurs et les journalistes, de plus en plus nombreux à vouloir la rencontrer, dans un minuscule bureau dont une paroi vitrée ouvre sur les cuisines de son restaurant, rue d’Assas, à Paris. Attentive, bienveillante : Hélène Darroze est telle qu’elle est depuis deux saisons dans le jury de “Top chef” aux côtés de ses confrères Philippe Etchebest, Jean-François Piège et Michel Sarran. Deux fois étoilée dans son établissement de l’hôtel Connaught de Londres, Hélène Darroze poursuit tranquillement son ascension. Elle qui, en dépit de l’atavisme familial, ne se destinait pas à la cuisine.

Téléobs. Que pensez-vous de ce « Top chef » 2016, le deuxième auquel vous participez ?

Hélène Darroze. J’ai beaucoup aimé la saison précédente, sinon je ne serai pas revenue. Mais celle-ci a été très intense car, connaissant mieux le fonctionnement de l’émission, je m’y suis sentie bien plus à l’aise. J’étais proche de Jean-François Piège avant de commencer “Top chef”. Depuis, Philippe Etchebest et Michel Sarran sont aussi devenus des amis. Il y a une grande complicité entre nous et je pense que cela se sent à l’écran.

Cela a cependant été dur cette année car on nous a demandé de nous impliquer encore plus auprès des candidats. Mais j’ai trouvé les épreuves passionnantes, plus innovantes, au niveau de leurs thèmes que celles de 2015. Les candidats étaient d’un très bon cru. Il s’est tout de suite installé entre eux une relation assez fusionnelle, ce qui a créé une excellente ambiance. Je suis pour l’instant très contente du résultat et vous verrez que ce concours reste au top jusqu’à la finale.

 

Vous ne regardiez pas “Top chef” avant d’y participer. Comment avez-vous été débauchée et pourquoi avez-vous eu envie de venir dans l’émission ?

HD Quand M6 m’a sollicitée j’ai d’abord demandé à regarder le programme. J’ai ensuite fait part de ce qui me plaisait et de ce que je n’aimais pas. Je trouvais, notamment, que l’émission versait, alors, un peu trop dans le pathos et que les membres du jury n’étaient finalement là que pour sanctionner les candidats. Ce qui me dérangeait.

On m’a assuré que mes remarques correspondaient à ce que la production souhaitait changer en recentrant l’émission sur la cuisine et en faisant en sorte que le jury soit beaucoup plus près des candidats. Et puis, cette proposition arrivait à un moment de ma carrière où j’avais envie de nouveauté, de donner une nouvelle dynamique à mon métier.

Enfin, Jean-François Piège était un ami. Connaissant son professionnalisme et son amour du métier, je me suis dit que s’il participait à “Top chef” c’est qu’il avait de bonnes raisons. L’idée de travailler avec lui m’a séduite.

 » La femme que je suis  » Photo Russeil Christophe / FTV

Qu’est-ce que “Top chef” vous a apporté ?

HD De la fraîcheur dans ma façon de pratiquer le métier. C’était nouveau, différent, ça m’a sorti d’une sorte de routine. Je dois avouer que, durant ces deux saisons, j’ai aimé faire de la télévision. Parce que « Top chef » ne consiste pas pour nous qu’à encadrer les concurrents. C’est aussi, pour les membres du jury, être un peu animateurs télé.

L’an dernier vous avez été sacrée “Meilleure femme chef du monde” dans le cadre du prix Veuve Clicquot…

HD Beaucoup de bonheur. Pour moi, et pour mes équipes. Ce prix leur appartient aussi. Il a été, pour nous tous, une consécration. Suivie, ensuite, de retombées professionnelles.

J’arrive de Dubaï où je viens de signer le dîner de gala du prochain « Global Women’s Forum » qui sera présidé par Christine Lagarde. Je ne suis pas sûre que l’on aurait fait appel à moi si je n’avais pas été élue meilleure femme chef du monde!

La fréquentation de mes deux restaurants a par ailleurs augmenté et entraîné des retombées économiques non négligeables. J’espère que l’attribution de cette distinction à une femme cuisinière, en poussera d’autres à se voir ainsi reconnues.

Dîner Darroze au Global Women’s Forum 2016 Dubaï


Dîner Darroze au Global Women’s Forum 2016 Dubaï

Pourquoi y a-t-il encore si peu de femmes en cuisine ?

HD Parce que c’est un métier qui n’est pas fait pour elles. Lorsqu’on travaille en cuisine il est impossible d’être là le soir pour donner le bain, pour raconter la petite histoire du coucher à ses enfants. C’est quand même une vie un peu à l’envers.

Quand j’ai annoncé que je voulais faire ce métier, mon papa, qui le connaissait bien puisqu’il était lui aussi cuisinier, m’a dit :

« Il faut juste que tu comprennes une chose : tu vas travailler au moment où tous les autres s’amusent, au moment où on aura besoin de toi à la maison »

Et c’est vrai ! J’ai de la chance car j’ai été maman, assez tardivement, à 40 ans. Si je l’avais été avant je ne suis pas sûre que j’aurai pu faire cette carrière de chef. On part le matin à 8 heures et on revient à minuit. On travaille le samedi, parfois le dimanche.

J’ai connu nombre de femmes très talentueuses dans mes cuisines qui, à cause des horaires imposés, ont fini par décrocher.

Vous êtes diplômée de Sub de Co Bordeaux et deviez faire de la gestion hôtelière, qu’est-ce qui vous a fait revenir aux sources du métier familial ?

HD Je l’ai souvent dit et j’aime le répéter: c’est grâce à Alain Ducasse. Il m’avait engagée pour intégrer son équipe administrative qui à l’époque, en 1990, était réduite parce qu’il n’était alors que le chef du restaurant Le Louis XV à Monaco. J’ai donc eu cette formidable chance de l’avoir tout le temps à mes côtés. Mais je devais attendre trois quatre mois pour obtenir ce poste.

Je lui ai donc expliqué que je profiterai de ce délai pour faire des stages de cuisine. Il m’a demandé où je comptais aller. J’ai cité au hasard trois ou quatre noms de relations de mon papa. Alain Ducasse m’a alors proposé de tenter cette expérience dans ses propres cuisines. Ce que j’espérais…. sans oser l’avouer. J’ai donc débuté par un stage chez lui et, dès le premier soir, la passion m’est tombée dessus !

C’était un restaurant à 3 étoiles, celui de mon père n’en avait qu’une. Chez Ducasse, j’ai ressenti un véritable choc émotionnel face à une telle recherche de la perfection. J’ai ensuite travaillé dans l’administratif, comme prévu, mais tout en ayant toujours un pied dans les cuisines. J’étais vraiment attirée. Quand j’ai annoncé à Alain Ducasse que je prévoyais de partir, il m’a encouragé à devenir cuisinière, alors que je ne pensais pas cela possible puisque je n’avais pas fait d’école. Il m’a convaincu de lui faire confiance. C’est lui qui m’a poussé à franchir le cap.

Vous avez alors rejoint le restaurant de votre père, Darroze, à Villeneuve-de Marsan dans les Landes.

HD Je me suis mise à cuisiner avec papa, ce qui n’était pas toujours évident parce qu’étant de générations différentes nous ne voyions pas toujours les choses de la même façon. J’ai appris sur le tas. Je suis une sorte d’autodidacte, à l’écoute de mes émotions, mais peu versée dans la technique, je l’avoue – aujourd’hui, heureusement, j’ai des techniciens dans mes cuisines.

Mon père a travaillé derrière moi durant une année. Puis, Ducasse m’a proposé de revenir chez lui. Papa a dit : « Non, c’est moi qui m’en vais » !

Il a eu l’extrême générosité de me donner les clefs du restaurant en me disant : “Tu veux y aller, et bien tu te débrouilles et tu fais !” Je suis restée là-bas durant cinq ans.

Les hommes étaient en cuisine, chez vous, mais ce sont vos grands-mères Louise et Charlotte qui vous ont transmis le désir de faire plaisir en cuisinant….

HD …/…

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