EXTRAITS
Vous deviez cuisiner des plats des différentes époques, était-ce difficile?
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Qu’est-ce qui vous a le plus surpris?
J’ai appris plein de choses sur la signification de certaines expressions ou croyances comme le fait d’être treize à table. J’ai aussi été étonné par la valeur de certains produits. Nous avons été sur un marché comme au Moyen-Âge et nous devions classer les produits nobles et ceux qui étaient un peu bas de gamme. Nous nous sommes rendu compte que c’était quasiment l’inverse de ce qui se fait de nos jours. Il y avait, en effet, une dimension philosophique différente de celle d’aujourd’hui. J’ai aussi découvert que, depuis la fin du XIXe siècle, rien n’a changé dans une cuisine, c’est hallucinant!
Que retenez-vous de cette expérience?
Toutes ces périodes traversées poussent à l’humilité car on se rend compte qu’on n’invente strictement rien. Cela m’a aussi sorti de ma petite case de cuisinier et je trouve que c’est bien de pouvoir faire autre chose et de découvrir comme ça l’histoire. C’était une belle opportunité.
Vous êtes propriétaire du restaurant Cinq mains à Lyon…
Nous sommes trois associés: mon frère, un ami et moi. Nous proposons une cuisine de saison avec des produits locaux et bio. Le restaurant est situé sur une place où ma famille vit depuis six générations, ce qui a du sens pour moi. Je travaille également sur un projet avec l’hôtel lyonnais Globe et Cécil. On m’a demandé de créer une carte de restauration pour le déjeuner, c’est très intéressant.
Allez-vous reprendre votre émission La tournée des popotes ?
Il était question qu’elle revienne non plus sur France 5 mais sur France Ô avec des destinations dans les DOM-TOM. Mais, pour l’instant, je n’ai pas de nouvelles. De manière générale, je reste ouvert à toutes les propositions télévisuelles, comme celle que je viens de faire avec Stéphane Bern, car j’ai bien envie de continuer.
Vous êtes Lyonnais, comment avez-vous réagi au décès de Paul Bocuse?
Je suis très triste parce que je le connaissais bien. Il avait notamment préfacé mon deuxième livre. Je buvais régulièrement des cafés avec Michel Roth et lui mais là, cela faisait six mois que je ne l’avais pas vu. Nous savions tous qu’il était âgé et malade mais on avait fini par croire qu’il était éternel. C’était quelqu’un d’une grande humanité et d’une grande générosité. Il faisait partie des plus grands cuisiniers de tous les temps.
Vous aviez participé à la première saison de Top chef, regardez-vous toujours l’émission?
Pas du tout, cela fait trois ans que je ne regarde plus. Ce qui est bien dans cette émission, c’est qu’elle valorise la cuisine mais elle a beaucoup évolué et c’est moins ma came. C’est devenu un peu trop du spectacle pour moi. Il y a aussi trop de technique, je trouve que c’est un peu déconnecté de la réalité.