Goûteurs, agents de sécurité, déminage … parfois les chefs doivent composer avec l’entourage des personnalités.

 Même si il est vrai que les goûteurs sont de moins en moins fréquents, il va de sois que la nourriture des dirigeants de ce monde est très surveillée. Il n’est pas rire lors de dîners officiels où de grandes personnalités sont présentes de voir des agents de sécurité surveiller la nourriture qui est servie. Notamment lorsqu’il s’agit de personnalités et de pays qui sont menacés, il arrive aussi parfois que des personnalités de premier ordre ( sans quelles soient politiques ) soient aussi protégées de près par des agents de sécurités postés en cuisine qui surveillent ce qui est servi. 

En général, ils s’intègrent au milieux des équipes et restent très discret, parfois ils ont des exigences très particulières surtout lorsqu’il s’agit de personnalités de haut rang compliquées à gérer.

Le Parisien révèle quelques informations sur le sujet.

Garantir aux dirigeants que leur repas ne les tuerait pas ? Une tâche confiée à des « goûteurs » et à des hommes de confiance.

Jérôme Rigaud a été chef au Kremlin de 2008 à 2012, pour les présidents Medvedev et Poutine. (Natalia Kolesnikova/AFP)

Chaque jour, entre 1942 et 1944, Margot Woelk,aujourd’hui centenaire, a goûté, avec d’autres jeunes allemandes désignées par les SS, les plats destinés à Hitler, pour vérifier qu’ils n’étaient pas empoisonnés. « Nous étions terrorisées à l’idée d’être malades », témoignait-elle dans un documentaire diffusé en 2014, sur la chaîne allemande RBB.

Dans l’Antiquité, la pratique était courante. « Après Livie, épouse de l’empereur Auguste soupçonnée de l’avoir empoisonné (en 14 après J.-C.), toutes les cours romaines ont eu des goûteurs », rappelle l’historienne Lydie Bodiou. Une précaution parfois insuffisante. Claude fut trahi par son homme de confiance, l’eunuque Halotus (en 54 après J.-C.).

Aujourd’hui, les goûteurs ont quasiment disparu. « Dans les démocraties, ça n’existe pas. Dans certaines dictatures, il y en a sans doute », estime Gilles Bragard, président du Club des chefs des chefs, qui réunit les cuisiniers des présidents. Certains services de sécurité, comme celui du Kremlin, surveillent malgré tout les cuisines présidentielles de près.

Recruté en 2008 après des tests sur différents cocktails, le Français Jérôme Rigaud a été en charge des banquets du palais moscovite jusqu’en 2012 sous Dmitri Medvedev, amateur de poisson, puis pendant la transition avec Vladimir Poutine, plutôt porté sur la viande.

« Des docteurs de l’armée passaient des échantillons de tous mes produits en laboratoire. Quand ils m’avaient donné l’autorisation, je faisais la mise en place de la table du président, dans une cuisine séparée, sous le regard d’un médecin et d’un militaire. Ils gardaient aussi un exemplaire de l’assiette et la conservaient de manière stérile, en prévision d’un éventuel examen ultérieur », confie-t-il.

Bernard Vaussion, le chef de l’Elysée de 2005 à 2013, se souvient, lui, des services secrets américains, qui jetaient un oeil à ses fourneaux. « Parfois, ils accompagnaient même le plat jusqu’à la table présidentielle », se rappelle- t-il. Certains chefs d’Etat, notamment chinois, ont déjà amené leurs cuisiniers pour préparer à l’Elysée un service parallèle.

Mais il n’a jamais croisé de goûteur, contrairement à Jérôme Rigaud. « J’ai eu l’occasion de cuisiner à Beyrouth, pour des têtes couronnées d’Afrique. Là, non seulement il y avait un goûteur, mais, pire que cela, au moment où l’assiette partait, on m’a ordonné de la goûter. J’ai d’abord refusé, car elle était prête. J’ai été obligé d’en manger en peu… » se souvient-il. Le nom du pays ? Secret professionnel.

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