Rencontre autour du goût, de la création, de l’innovation, avec Pascal Barbot, chef de l’Astrance et Richard Geoffrey autour du goût, comment un goût se crée, se forme, se développe, s’impose ? En quoi notre environnement et notre culture participent-ils de la formationdu goût ?
Existe-t-il un lien entre un goût et une marque prestigieuse, que cette marque soit celle d’une entreprise ou liée au savoir-faire d’une personnalité ?
Jusqu’où peut-on innover, inventer des goûts aventureux ou de rupture, tout en continuant à faire rêver le consommateur ?
Créer un goût est-il proche du geste artistique et poétique ? Est-ce lié à un récit ou simplement aux matières premièresutilisées ?
Ces questions, et d’autres, seront abordées lors d’un débat gourmand et convivial centré sur la cuisine et le vin. En faisant dialoguer deux créateurs virtuoses de l’assemblage – le chef cuisinier, le chef de cave et le sociologue du goût Claude Fischler, se sera l’occasion de croiser les expériences et les parcours et comprendre comment s’exprime cette quête du goût, que les participants ne cessent de réinventer et d’analyser, cette faculté d’entre nous qui décide de notre manger ou de notre boire.
Pascal Barbot, à la tête du restaurant L’Astrance, qu’il a ouvert à Paris en 2000, est un des chefs cuisiniers les plus novateurs et atypiques au monde, salué comme tel par le Guide Michelin (trois macarons) ou le classement « World’s 50 best restaurants ». Né en 1972 à Vichy, il suit un parcours rapide et cosmopolite : école hôtelière, saut à Londres, deux ans en Australie, expérience soutenue auprès du cuisinier Alain Passard (L’Arpège). Grand voyageur en quête d’épices, de goûts et de techniques, Pascal Barbot crée des mariages audacieux, entre produits classiques et saveurs d’Asie, entre gourmandise et légèreté, entre harmonie et rupture – sorbet piment-citronnelle, saint-jacques au coco-tamarin, selle d’agneau au curry noir… Il est aussi un artiste, le premier cuisinier à s’affranchir de la carte pour imposer un « menu surprise » – le chef s’adapte au goût du client, qui accepte de s’embarquer dans l’aventure du chef. Pascal Barbot, qui travaille avec de petits producteurs pour pousser loin les goûts et saveurs, n’a pas décliné une « marque », il n’a pas ouvert des restaurants ailleurs en France ou dans le monde. Il reste libre et indépendant pour mieux développer son univers et se réinventer.