Certes, les régimes centrés sur les végétaux sont recommandés pour réduire le risque de maladie chronique. Mais seulement s’ils sont constitués d’aliments peu transformés. Le degré de transformation est un facteur prépondérant des effets de tout régime alimentaire.
Pour les besoins de cette étude, les chercheurs ont créé trois catégories de régimes de type végétarien :
- un régime alimentaire global qui a mis l’accent sur la consommation de tous les aliments végétaux avec peu de produits animaux
- un régime végétarien « sain » avec des céréales complètes, des fruits et légumes
- un régime végétarien « peu sain » qui met l’accent sur la consommation d’aliments végétaux réputés moins sains tels que les céréales raffinées, les pommes de terre frites, chips et les produits ultra-transformés, plus des produits sucrés.
Les chercheurs et professionnels de santé ont utilisé un échantillon de base de milliers de personnes pour réaliser l’étude, les participants ont répondu à un questionnaire tous les deux ans pendant plus de deux décennies, qui portait sur le mode de vie, les comportements de santé et les antécédents médicaux.
Résultats : Au cours du suivi, un bon tiers des participants ont développé une maladie coronarienne. Dans l’ensemble, l’adhésion à un régime végétal était associée à un risque moins élevé de maladie cardiaque. Une consommation plus élevée de la version « saine » du régime végétarien était associée à un risque beaucoup plus faible de maladie cardiaque. Cependant, la version peu saine du régime végétarien était associée à un risque plus élevé.
L’étude est une nouvelle preuve que les groupes alimentaires (végétaux, sans gluten, bio, etc…) ont moins d’importance que le degré de transformation des produits, explique le Dr Anthony Fardet, auteur de « Halte aux aliments ultra-transformés ! Mangeons vrai ». Dans cette étude, la plupart des aliments du régime « sain » sont peu transformés, au contraire de ceux de la version « peu saine ».
« Les produits végétaux ultra-transformés apportent de l’énergie, mais peu de vitamines, minéraux, fibres, acides gras protecteurs, » dit Anthony Fardet. « Ils sont riches en sucre et en sel, font monter la glycémie, ce qui conduit à la prise de poids, au diabète et au risque de maladie chronique. »
Les bénéfices potentiels d’un régime végétarien ou flexitarien sont annulés par la consommation d’aliments ultra-transformés, même quand ils sont d’origine végétale.
En pratique, il ne faut pas confondre malbouffe et aliments ultra-transformés. Même si la plupart des aliments de la malbouffe sont ultra-transformés, certains ne le sont pas. Et surtout un grand nombre d’aliments qui, en apparence ne sont pas malsains, comme les steaks végétaux, les sandwiches de la grande distribution, les yaourts aux fruits, les sorbets industriels, les aliments bio ou sans gluten sont en réalité ultra-transformés ( AUT ).
Contrairement à ce qu’on croit spontanément, les AUT ne se résument pas aux aliments traditionnels de la malbouffe comme les sodas ou les frites. En réalité, les AUT représentent 80% de l’offre actuelle en supermarché, y compris dans les rayons diététique, bio ou « végétarien » (la plupart des steacks végétaux sont des AUT). Ces aliments représentent plus du tiers des aliments consommés par les Français. D’après les chercheurs, ils seraient la première cause de mortalité précoce dans les grandes villes.
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