Des taxes punitives, instaurées par l’Administration Trump dans le cadre du conflit Boeing-Airbus, expliquent les connaisseurs du secteur. Ces taxes américaines contre les vins et spiritueux français sont appliquées depuis ce mardi 12 janvier, des droits de douane de 25% qui s’appliquent désormais aux vins en vrac, vins de plus de 14 degrés et spiritueux à base de vin comme le cognac et l’armagnac. Seuls les champagnes et vins mousseux sont exemptés de taxes.
Pour la filière des vins et spiritueux français, c’est un vrai désastre, les exportations vers les États-Unis devraient chuter d’un milliard d’euros par an d’après les estimations, c’est dramatique pour la filière viticole française qui avait exporté pour 1,2 milliard d’euros en 2019.
C’est très grave pour le cognac, pour lequel les États-Unis sont un marché vital, sachant que près d’une bouteille de cognac français sur deux est commercialisée aux États-Unis, où le marketing vise beaucoup les rappeurs et hipsters ainsi que les clientèles afro-américaines et hispaniques.
Le cognac avait déjà subi un recul outre-Atlantique en 2020, probablement en raison de la fermeture des bars, restaurants et clubs durant la pandémie, car il est surtout consommé en cocktail. Les ventes y ont reculé de 4% en volume à 7,2 millions de caisses, et de 17% en valeur à 1,1 milliard d’euro sur les 10 premiers mois de 2020.
Globalement depuis le début de la pandémie la France a vu ses exportations de vins non effervescents vers les États-Unis reculer de 8% en volume et de 25% en valeur, à respectivement 11,7 millions de caisses, et 740 millions de d’euros. Or, les boissons alcoolisées constituent l’un des points forts des exportations françaises, au deuxième poste excédentaire du commerce extérieur juste derrière l’aéronautique et les États-Unis sont le premier marché de la viticulture et du négoce à l’exportation.
Les enjeux sont tels que le gouvernement devrait prochainement annoncer des aides aux viticulteurs pour compenser l’application de ces taxes américaines.