On ne le dit pas assez en ce moment, mais le ralentissement économique, l’inflation, les trésoreries qui s’essoufflent, l’accès au financement plus compliqué, la pénurie de personnel, les hausses de salaires, les hausses du coût de l’énergie et des matières premières fragilisent même les entreprises les plus prospères.
La France enregistre son plus lourd bilan de défaillance d’entreprise au 2e trimestre depuis 2016, bien au-delà des niveaux de défauts d’avant la crise sanitaire, la restauration et le commerce de proximité sont particulièrement touchés.
Le nombre de défaillances augmente de 35% par rapport au 2e trimestre 2022, une accélération très nette a été constatée dès le mois d’avril dernier. Les activités à destination des consommateurs sont les plus durement sinistrées : restauration et restauration rapide, alimentation générale, coiffure, réparation & vente de véhicules… Plus de 9 procédures sur 10 concernent des TPE, dont les ¾ sont immédiatement liquidées. Plus de 1 100 PME ont aussi fait défaut, du jamais vu depuis plus de 10 ans.
Le commerce de détail alimentaire par exemple boulangeries-pâtisseries, boucheries, charcuteries, poissonneries souffrent avec une hausse des défaillances de 32,5%, le plus mauvais chiffre de la décennie.
Dans l’hôtellerie/restauration, les chiffres sont eux aussi inquiétants. Le secteur de la restauration (1477 défaillances soit +62% par rapport au 2eme trimestre 2022) enregistre ainsi son pire volume de défaillances depuis 2016. En restauration traditionnelle, l’évolution est encore forte (767 défaillances ; +43%) mais ralenti par rapport aux trimestres précédents. En revanche, la tendance reste vive en restauration rapide (646 défaillances ; +64%), qui signe même un record historique de défauts.
Les débits de boisson (264 défaillances ; +50%) sont aussi en très mauvaise posture, alors que l’hébergement (78 défaillances ; +32%) est à l’inverse très en-dessous de son niveau d’avant Covid.
4 régions sont moins affectées, la Bourgogne-Franche-Comté, la Bretagne, la Normandie et le Grand-Est. Plusieurs régions sont dans le rouge notamment la Provence-Alpes-Côte-d’Azur, l’Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts de France.
Dans ce contexte économique très incertain pour les entreprises françaises du commerce et de la restauration, les experts se montrent assez pessimiste avec la crainte de voir 55 000 entreprises baisser le rideau d’ici la fin d’année.