L’idée était bonne, et fera sans doute des émules. Le 1^er juillet dernier, Hélène Darroze s’associait à The Fork, la plateforme de réservation, pour un déjeuner inédit servi au restaurant Marsan. Si l’événement, qui avait lieu dans le 2 étoiles parisien de la cheffe landaise, a fait grand bruit, c’est grâce à son tarif, fixé à 49 euros ; soit un prix particulièrement bas pour un menu signé par une cheffe triplement étoilée. Un effet d’appel efficace, donc ; et un joli coup de pub pour la plateforme de réservation. On a fait le point avec The Fork sur les dessous de l’événement. Décryptage. 

Un déjeuner gastronomique, à Paris, à un tarif défiant toute concurrence, signé par une cheffe star de l’émission Top Chef ? Voilà qui allait faire, nécessairement, parler de lui. D’autant qu’Hélène Darroze n’a pas fait les choses à moitié ; malgré son prix frisant les 50 euros, le fameux menu comprenait amuse-bouche, entrée de thon rouge, plat de homard bleu aux épices tandoori, et en dessert, le baba au rhum signature de la cheffe. Le tout était bien entendu rehaussé par un service impeccable, dans un lieu par ailleurs récemment rénové. Seule ombre au tableau ? Le déjeuner en question ne disposait que de 40 places ; beaucoup d’appelés et peu d’élus, donc, pour un événement massivement annoncé. Qu’importe ; au-delà de la frustration de ceux qui n’ont pu décrocher de place, l’engouement était au rendez-vous. Ce que nous a confirmé Myriam Saadaoui, responsable marketing de The Fork France et Belgique ; « l’événement était un vrai succès, et a suscité un grand intérêt auprès de tous les publics. Que ce soient auprès des jeunes, de ceux qui suivent Hélène Darroze depuis des années, ou encore auprès des fans de Top Chef, ainsi que des personnes plus âgées. D’ailleurs, le jour de l’événement, toutes les générations étaient réunies ».  

Un impact qui s’est mesuré, bien sûr, en terme de chiffres. « On a enregistré un très fort trafic sur l’application et sur le site » lors des deux jours où l’achat des places était possible, a ainsi expliqué Myriam Saadaoui ; ces jours-là, « on a eu plusieurs dizaines de milliers de visites en plus ». Du côté de Marsan, même son de cloche ; « la page web de l’établissement a enregistré huit fois plus de visibilité qu’habituellement ». En prime, le téléphone du restaurant a lui aussi sonné plus que de coutume, car des clients déçus ne n’avoir pu trouver de places restantes sur la plateforme, ont appelé directement l’établissement (dans l’espoir d’en obtenir).  

Au-delà du prestige de la cheffe, du caractère attractif du prix du menu, et de l’effet psychologique du montant (situé pile en-dessous de 50 euros), sans doute le succès de ce déjeuner s’explique-t-il aussi par son côté inédit. « Dès lors que quelque chose est exclusif, ça crée un engouement supplémentaire », a ainsi confirmé Mme Saadaoui. « C’est la même chose avec les offres spéciales », a-t-elle également noté. Et de citer les offres The Fork Summer, qui, dit-elle, rencontrent un joli succès, puisque la formule permet d’accéder à des restaurants à-50% cet été. Quant aux restaurateurs, l’intérêt de faire des événements de ce type est pluriel (en dépit des tarifs baissés) ; selon Mme Saadaoui, ils leur permettraient de mieux gérer les creux saisonniers, en « remplissant des tables vides, qui de toute façon leur coûtent de l’argent, puisque le restaurant tourne, et que le personnel est présent ». D’autre part, « cela leur donne une visibilité, et leur permet d’attirer de nouveaux clients, dont une clientèle touristique – qu’elle soit nationale ou internationale ». 

Quoi qu’il en soit, face à l’intérêt suscité par ce déjeuner (dont une partie des coûts a été pris en charge par la plateforme), l’entreprise de réservation pense réitérer ce type d’événements. « On a déjà été sollicité par un chef pour mettre en place avec lui quelque chose d’analogue », nous a confié Mme Saadaoui. Si rien n’est acté pour l’instant, il y a fort à croire que The Fork déclinera probablement la formule de manière pérenne. Ou comment combiner (non sans habileté), le fait de rendre accessible des grandes tables, avec celui de faire un coup marketing efficace. À suivre, donc.