L’univers de l’agroalimentaire et de la grande distribution se retrouvent face à une problématique qu’ils n’ont pas vue venir, toute une partie de la population désire mieux se nourrir et fait attention aux produits qu’elle consomme. Manger « sain « fait partie des tendances qui vont s’accentuer et s’accélérer dans les années à venir, mais plus qu’une tendance ce sera une nécessité au quotidien.
Donc ils s’adaptent, la création de rayons de produits « bon pour la santé «, la mise en place de produits bio dans les rayons frais.
Trop de gras, trop de sucre, trop de sel, trop de soda, trop de produits chimiques, trop de conservateurs, trop de plastique, trop d’emballages, trop loin, la politique du » trop « aurait-elle trouvé ses limites ?
Les grands chefs ont montré la voie depuis plusieurs années, le chef Alain Passard retire la viande de sa carte et crée des jardins potagers, le chef Alain Ducasse prône ( et applique ) la théorie du moins ( mois de sucre, mois de gras, moins de sel, moins compliqué …), les chefs se mettent à cultiver leur lopin de terre, les approvisionnements de proximité deviennent une priorité, la saisonnalité de produits une fierté…
Les Français se remettent à cuisiner à la maison car il existe une méfiance grandissante de la population face aux marques de l’agroalimentaire auxquelles on a fait trop longtemps confiance. Il ne se passe pas une semaine où ne soit dénoncée clairement la composition de produits que la population consommait au quotidien et dont on se rend compte qu’ils contiennent des produits mauvais pour la santé. Pour les agences de marketing et de communication le dialogue avec le consommateur est de plus en plus compliqué dès qu’il s’agit de nourriture.
Depuis des décennies, on explique que la cuisine est une tâche ingrate à laquelle on doit consacrer le moins de temps possible et que la solution c’est le « acheté tout prêt «, mais force est de constater que le public désire entendre un autre discours, se rapprocher des produits frais et des casseroles c’est une alternative qui trouve une oreille attentive dans le public.
La santé est le motif principal de cette évolution, mais un changement de comportement plus profond, un régime d’aliments peu transformés, proches de la nature, essentiellement à base de végétaux, est définitivement associé au maintien en bonne santé et à la prévention des maladies, encourage les consommateurs à évoluer.
La désaffection des grandes surfaces et des supermarchés, fait face au retour des épiceries de proximité, à la création de marchés de producteurs, à la naissance de plateformes web d’approvisionnement de produits naturels, à la rénovation et l’aménagement de nouvelles « halles « un peu partout sur l’ensemble du territoire et relance un secteur économique trop longtemps délaissé.
Même aux Etats-Unis apparaissent des jardins scolaires, des programmes fermes/écoles, des marchés bio, des food hud ( plates-formes regroupant les petits producteurs pour les mettre en contact avec le marché ), une évolution incroyable dans le pays de la malbouffe… le slow food est en route !
L’obsession de ne manger seulement qu’une nourriture saine, la plus pure possible, indemne de toute contamination industrielle fait son chemin, à tels points que des junkies de la bouffe saine apparaissent au moment même où la junk food décroche.