Collecter les fruits et légumes invendus des grandes surfaces et les transformer en soupes, jus ou confitures pour les vendre. C’est l’idée simple et efficace de Stéphane Augé, en Charente-Maritime, pour lutter contre le gaspillage alimentaire.
Sourire aux lèvres, Stéphane Augé transporte les caisses de fruits et légumes de sa camionnette vers son atelier. Pommes de terre, poireaux et potirons, tous en parfait état, côtoient bananes et clémentines. Il y a deux ans, cet habitant de Surgères (Charente-Maritime) se retrouve au chômage, à 41 ans.
Loin de vivre sa situation comme une fatalité, il en profite pour mettre en pratique une idée qu’il avait en tête depuis un moment : récupérer les fruits et légumes invendus des grandes surfaces, les transformer en soupes, en confitures ou en jus… et les revendre dans les rayons du même supermarché !
« Avant, j’étais commercial, je travaillais avec la grande distribution, raconte-t-il. Quand je voyais le gaspillage chaque jour, je me disais : pourquoi ne pas créer une activité pour lutter contre cela ? »
950 kilos collectés par semaine
Stéphane multiplie les rencontres avec les gérants de supermarchés de sa région, élabore son business plan, puis crée sa société, Cyfruileg. En juin 2018, il se lance grâce au Leclerc de Surgères et doit rapidement revoir ses prévisions de collecte à la hausse. « Je récupère dans un seul magasin la quantité de fruits et légumes invendus que je pensais récupérer dans cinq ! » lance-t-il, encore tout étonné de l’ampleur du gaspillage.
Chaque mois, de nouvelles enseignes s’ajoutent à la liste de sa tournée. « Fin 2018, je travaillais avec un seul supermarché. Aujourd’hui, j’en ai six ! » Aidé aux fourneaux par Barbara, une habitante de Surgères qu’il vient tout juste d’embaucher comme salariée, Stéphane est ainsi passé d’une collecte hebdomadaire de 300 kilos de fruits et légumes à 950 kilos.
Pour écouler sa production, il développe la vente sur les marchés et en circuit court avec des associations de producteurs. Le bon sens de sa démarche vient d’être récompensé : sa petite entreprise d’économie circulaire a reçu deux trophées d’innovation (Emergence 2019, Régal 2018) dans la lutte contre le gaspillage alimentaire.