On peut se demander quelle influence ce sponsoring par un poids lourd de la malbouffe a sur la politique européenne – «Il est tout à fait inadmissible que la présidence du Conseil de l’Union européenne soit sponsorisée par Coca-Cola», s’indigne l’ONG, dans une lettre adressée ce 26 février au président du Conseil européen, Donald Tusk, et au Premier ministre roumain, Viorica Dancila. Elle appelle les deux dirigeants européens à cesser ce partenariat, susceptible selon elle d’engendrer un conflit d’intérêts.
Foodwatch dénonce l’arrivée de Coca-Cola « au cœur du pouvoir, des instances européennes » et son éventuel influence néfaste sur les politiques européennes en matière de protection des consommateurs. » On peut se demander quelle influence ce sponsoring par un poids lourd de la malbouffe a sur la politique européenne et, en fin de compte, sur le contenu de nos assiettes ? Par exemple, qu’adviendra-t-il du débat sur un logo nutritionnel, tel Nutri-Score, dont Coca-Cola ne veut pas ? Ou d’une loi interdisant de cibler les enfants avec des produits trop gras, trop sucrés, trop salés « , s’interroge-t-elle.
La présence ostensible de goodies de la marque Coca-Cola lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne à Bucarest, le 31 janvier avait étonné de nombreux participants.
Comme le rappelle Foodwatch sur son site internet, ce type de partenariat n’est pas nouveau : » L’organisation des brasseurs de bière roumains Berarii et d’autres entreprises sponsorisent également la présidence. Coca-Cola n’en est pas à son coup d’essai puisque la marque avait sponsorisé la présidence polonaise en 2011. »
De son côté, le secrétariat général du Conseil de l’Union européenne, basé à Bruxelles, rappelle que ces partenariats relèvent de la responsabilité des Etats membres. Pour l’heure, ni Bucarest ni Bruxelles n’ont commenté l’appel de Foodwatch à mettre fin à ce partenariat que l’ONG dénonce.