En avril dernier, USA Today a signalé que plus de 150 des plus grandes usines de transformation de viande du pays se trouvaient dans des régions affichant des taux d’infection du coronavirus parmi les plus élevés du pays. Depuis il n’y a eu aucun signe de progrès sur le mois de mai. Selon une étude, le taux d’infections par les coronavirus est deux fois supérieur à la moyenne nationale.
Cette semaine, le Washington Post rapportait que les infections chez Tyson Foods, Smithfield Foods et JBS sont passées de 3 000 à plus de 11 000 au cours du dernier mois. Les décès de travailleurs sont passés de 17 à pas moins à 63. Tyson Foods a été particulièrement et durement touché, rapporte le journal, avec des cas qui sont passés de 1 600 il y a un mois à 7 000 au 25 mai.
On indique qu’actuellement près de 5000 travailleurs du secteur étaient infectés par le coronavirus fin avril, le New York Times rapporte lui qu’il y aurait maintenant 17000 infections et 66 décès. Les chiffres sont trompeurs car tous les cas ne sont pas déclarés, et l’État a demandé aux entreprises de cesser de communiquer des chiffres.
Depuis le décret de Trump, plus de la moitié des 30 installations de conditionnement de viande qui avaient été fermées ont rouvert. Depuis, quatre de ces usines ont signalé des flambées de contamination.
La situation n’est pas vraiment une surprise pour les connaisseurs de ce secteur alimentaire, étant donné que les conditions de travail dans toutes ces installations sont notoirement mauvaises. Et malgré les dernières mesures mises en place pour protéger les salariés, la gestion de cette crise sanitaire est loin d’être efficace et suffisante.
Alors que ces entreprises auraient dépensé des centaines de millions de dollars en équipement de protection, en congés payés (laissant les travailleurs les plus vulnérables à la maison), les travailleurs ne sont pas suffisamment protégés devant la pandémie. Ces emplois ont longtemps été considérés aux USA comme parmi les plus dangereux du pays.