Depuis son interdiction d’exportation hors UE en 2009, le braconnage de l’alevin de l’anguille explose. Ce trafic est » presque aussi rentable que la coke » indique Le Monde.
Jadis abondante, l’anguille européenne (Anguilla anguilla) subit une hécatombe. La quantité de spécimens présents dans les eaux hexagonales a diminué de 75 % en trente ans. En cause, notamment : la construction de barrages, la canalisation des cours d’eau, la pollution, la pêche, le braconnage et le parasitisme. Les 530 pêcheurs français disposant d’une licence sont soumis à des quotas. Lors de la saison 2017-2018, ils ont été autorisés à sortir de l’eau 65 tonnes de civelles, soit près de 80 % du total des pêches légales réalisées en Europe.
De l’autre côté du globe, Anguilla japonica, la cousine asiatique de l’anguille européenne, a décliné de façon spectaculaire pour des raisons semblables.
Le braconnage et la revente de ce fretin translucide, principalement à destination des marchés asiatiques, s’intensifient depuis le début des années 2010, car il a été décidé, en 2010, d’en interdire l’exportation hors de l’Union européenne (UE), dans le but de la protéger. Petits délinquants et receleurs chevronnés se partagent un butin estimé à plusieurs centaines de millions d’euros par an. Beaucoup de ces filières transcontinentales prennent racine en France.
Info La Dépêche – Gilet pare-balles, pistolet automatique, jumelle de vision nocturne… dans la nuit charentaise, une vingtaine d’hommes s’apprêtent. Raid de forces spéciales ? Non : police de l’environnement, traquant les trafiquants de la frêle civelle (ou bébé anguille), dont la population s’effondre depuis 30 ans.
«On a eu des menaces, des coups sur nos agents, des barrages forcés… Et dans un cas l’an dernier, des coups de feu. On s’est déjà retrouvés sur des sites face à 10, 20 personnes. C’est de la bande organisée, donc des risques potentiels pour nos contrôleurs», raconte Nicolas Surugue, directeur de l’Agence Française pour la Biodiversité en Nouvelle Aquitaine