FeminAs suite : Nous avons suivis l’intervention de Carme Ruscalleda*** et Raül Balam**, mère et fils à la tête de Moments Barcelona, Sant Pau Tokyo et bientôt Cuina Sant Pau à Sant Pol de Mar, qui, tout en racontant l’histoire de la marque qu’ils représentent, ont brisé tout cliché en déclarant que la différence de genres en cuisine n’a plus raison d’être car « nous vivons une époque où les femmes ont parfaitement leur place dans les cuisines professionnelles, tout comme les hommes l’ont dans les cuisines domestiques. Car si dans un marathon hommes et femmes ne peuvent pas concourir pour des raisons évidentes, en cuisine c’est toute une autre histoire. »
Bien évidemment, les interventions dédiées à la ruralité et aux responsabilités civiles et environnementales de ceux qui travaillent en cuisine ne sont pas manquées non plus. C’est le cas des cooking shows de Manoella Buffara, du restaurant Manu à Curitiba, au Brésil, qui soulignait l’importance d’une parfaite connaissance de sa propre histoire, de son territoire et de ses origines afin de tirer le meilleur parti du travail du secteur primaire.
Également de Cristina Bowerman, chef de Glass Hosteria à Rome qui, tout en cuisinant une version végétalienne de la Vignarola romaine, a parlé de la nécessité de réduire le plastique en cuisine (et le coût des produits qui entendent le remplacer), revenir à des habitudes alimentaires plus saines et repenser les restaurants comme des lieux exclusivement dédiés aux grandes occasions car « culturellement, moins nous mange ons chez nous, plus notre culture, notre tradition et notre sens de la communauté se détériorent, car manger ensemble à la maison sert aussi à entretenir des relations fortes et à perpétuer notre héritage culturel. »
Maternité, internationalisation, égalité des sexes, engagement social, traditions culinaires … Comme cela s’était déjà produit l’année dernière, de nombreuses pistes de réflexion ont été évoquées par les nombreuses professionnelles du secteur gastronomique présentes au monastère de Corias à Cargas des Narcea, le charmant village du sud-ouest des Asturies qui a promu et accueilli le congrès. Un congrès qui, comme toujours en matière de gastronomie féminine, a fait réfléchir et discuter de tout ce qu’il reste encore à faire pour parvenir à une situation d’égalité effective entre les hommes et les femmes (mais aussi entre la ville et le milieu rural), confortant l’idée que des initiatives innovantes et engagées comme FeminAs sont encore – on dirait, malheureusement – plus que nécessaires.
Fatmata Binta, la cuisinière nomade de Sierra Leone
Les « picanteras » d’Arequipa, les joyeuses restauratrices péruviennes.