250 000 exemplaires, c’est ce que Jean-François Mallet a vendu comme exemplaires de son livre de cuisine  » Simplissime  » sorti en 2015

  F&S vous avez donné l’info il y a quelques joursSimplissime – le livre de cuisine sorti à la fin de cette année 2015 s’est vendu à plus de 250 000 exemplaires … un fait unique dans l’univers du livre de cuisine. C’est le Figaro.fr qui est allé à la rencontre de Jean-François Mallet l’auteur, qui est encore très étonné du succès du livre, le second livre vient de sortir, le troisième suivra rapidement. 

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Jean-François Mallet : «La cuisine s’est mondialisée, même en France, au quotidien»

INTERVIEW – Son ouvrage Simplissime, le livre de cuisine le + facile du monde, caracole en tête des ventes avec plus de 250.000 exemplaires écoulés. Cette semaine sort le second volume consacré aux recettes légères.

Jean-François Mallet n’en revient toujours pas. Avec Simplissime, le livre de cuisine le + facile du monde (chez Hachette cuisine, 19,90 €), sorti en novembre dernier, il va pouvoir bientôt intégrer le Guinness Book des records !

Qui est Jean François Mallet ?

Plus de 250.000 exemplaires ont été vendus à ce jour. Lorsque l’on sait qu’un tirage à 20.000 est considéré comme un succès, on comprend que son recueil de recettes du quotidien affole toutes les boussoles de l’édition. Parcours singulier que celui de cet auteur, cuisinier formé à l’école Ferrandi, qui a travaillé chez Joël Robuchon (époque Le Jamin en 1988-89), Michel Rostang et Michel Kéréver avant d’intégrer l’Élysée Lenôtre, embauché comme chef par Gaston Lenôtre. Il avait 25 ans. Puis changement de cap. Quelques années plus tard, il démarre une carrière de styliste culinaire au groupe Marie-Claire, avant d’embrasser celle de reporter-photographe. Dans les années 1990, il sera l’un des premiers à travailler ses images avec un petit appareil 24 × 36 pour rendre compte de la cuisine de rue, au fil de ses voyages. Fort d’une centaine d’ouvrages plus ou moins alimentaires, il avait en main tous les ingrédients pour concocter  » LE livre qui allait réinventer la cuisine de tous les jours « .

LE FIGARO. – Comment vous est venue l’idée de ce livre?

Jean-François MALLET. – Je l’ai toujours eue. Cela fait dix ans que je veux faire ce livre et j’attendais d’avoir le bon éditeur. C’est moi qui ai inventé la couverture, le slogan, le nom, la mise en page, parce que j’y croyais dur comme fer. Pourquoi ? Parce que tout le monde dit la même chose: «Il n’y a pas de livre de cuisine facile», «J’ouvre toujours le même, celui de Ginette Mathiot», «J’ai des beaux livres mais je ne peux pas faire les recettes, elles sont irréalisables, il faut traverser tout Paris pour trouver les ingrédients», «De toute manière, cela ne ressemble jamais à la photo»… Sans oublier tous mes potes qui m’appelaient pour que je leur donne des idées de plats faciles, pas chers. C’est ainsi que m’est venue l’envie de réaliser un livre comme celui-ci. L’idée, s’il fallait la résumer, c’est « N’ayez pas peur ! ». La mode de la cuisine laisse bizarrement sur le bord de la route un tas de gens qui ont envie de faire mais qui n’y arrivent pas.

«La cuisine s’est mondialisée, même en France, au quotidien. Je n’ai fait qu’observer ce que mangent les gens». En fait, vous dédramatisez la cuisine…

Je ne fais pas un livre de chef. Je ne me mets pas en avant et les gens se réapproprient les recettes. S’ils n’ont pas de tomate, ils mettent autre chose et tout va bien! On peut concocter des plats très faciles et bons, y compris avec des produits moyens. Comme prendre un pâton surgelé pour faire des pizzas. Pas besoin d’avoir un four qui atteint 380 °C, le mien ne monte qu’à 220 °C, comme tout le monde. C’est en pensant à tout cela que j’ai publié le bouquin. Je suis un chef pour les gens du quotidien, je ne fais pas la «compète» avec les restaurants étoilés. Je voulais surtout proposer un mode d’emploi. D’ailleurs pour les photos, j’ai enlevé toute la déco, pris une assiette blanche parce que tout le monde en a. C’est un livre rassurant. J’ai pensé davantage aux gens qui vont faire la cuisine qu’aux belles images.

En France, nous avons une culture gastronomique plutôt sophistiquée. Ne vous sentez-vous pas à contre-courant?

Non, parce que je maîtrise la technique de cuisine. Ce livre n’existerait pas si je n’avais pas suivi une formation supérieure de chef à l’école Ferrandi. Je connais le solfège et je fais du rock’n’roll. J’arrive à prendre des raccourcis dans les cuissons, dans les assaisonnements. Je suis redevenu chef d’une certaine manière, sauf qu’au lieu d’avoir un restaurant, je fais un livre. J’ai beaucoup voyagé, donc mes influences viennent de partout. Dans Simplissime, il y a un bœuf au basilic, tout le monde adore ça. Et des pizzas, des risottos, parce que ce sont des plats d’aujourd’hui. La cuisine s’est mondialisée, même en France, au quotidien. Je n’ai fait qu’observer ce que mangent les gens.

Quel est votre lectorat?

Je visais les nuls mais je me suis aperçu que même les amateurs de cuisine aimaient le livre parce qu’ils voulaient récupérer des idées. La recette se résume à quelques lignes écrites en gros. Il suffit de la réaliser deux fois pour l’assimiler, plus besoin de lire.

Espériez-vous un tel succès?

Non, évidemment, mais j’ai toujours su que ce livre allait marcher. Je pensais en vendre 50.000 et le décliner dans le monde entier. Il part dans dix pays, c’est un truc de dingue ! Il y avait un manque.

Et le nouveau Simplissime Light ?

L’éditeur n’était pas enthousiaste, mais j’ai insisté pour refaire tout de suite un second livre après le succès du premier. Deux mois avant la plage, en avril, la préoccupation de tous, c’est la ligne. J’ai inventé des bouillons froids en mélangeant des jus d’agrumes avec du thé et en y ajoutant des dés de poisson, des feuilles de basilic. C’est joli et il y a zéro calorie. Mes vinaigrettes? Sauce soja, jus d’orange, moutarde ancienne, il n’y a même pas d’huile et c’est très bon. Et j’essaie même de penser mes plats pour qu’il y ait un minimum de vaisselle à faire !

Vous inspirez-vous de la grande cuisine des chefs ?

Bizarrement non, je trouve qu’ils se perdent un peu, ne se remettent pas assez en question. C’est bon, ce n’est pas le problème, mais on s’ennuie. Où est la gourmandise, le goût, le jus ? De toute façon, la grande cuisine est à l’opposé de ce que je veux faire. Mon problème, c’est d’imaginer un chou à la crème pour Madame Michu sans qu’elle soit embêtée. Alors oui, j’achète les chouquettes toutes faites, et alors ? Je n’ai tué personne !

LE FIGARO

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