Nous le savons tous, la gastronomie, la cuisine, les repas aident à nouer des liens, à créer de l’empathie et sont de fait un outil diplomatique très important. Dans d’autres situations, ils peuvent aussi être un outil de séduction (Comme dans ce post) ou encore favoriser les relations d’affaires.
En effet, qui n’a jamais invité un fournisseur, un client, avant ou après la signature d’un contrat ? Qui n’a jamais invité un journaliste, un blogueur pour tenter de nouer des liens avec son public ? Les chefs ne sont pas des diplomates au sens propre du terme mais ils doivent l’être quand même !
Voici deux passages de l’article du Monde.fr dans lesquels les chefs ou à défaut leurs responsables com pourront facilement se reconnaitre :
Faire passer un message
« Les ambassadeurs vivent ainsi les repas comme une pratique professionnelle obligatoire. Comme le souligne cet ancien ambassadeur de France en Russie, « Les repas sont un moyen d’entrer dans le système d’un pays (…) Il est nécessaire que les jeunes diplomates apprennent à les organiser ».
Certains ambassadeurs utilisent les repas d’une manière stratégique en variant les invitations. D’autres choisissent la facilité en invitant à l’ambassade le même cercle d’habitués. Tout dépend de la nature du régime politique. »
C’est exactement l’exemple des repas de presse organisés si fréquemment de nos jours ou l’on souhaite faire passer un message de manière implicite ou plus explicite. Combien de chefs et de responsables com ont des pratiques diplomatiques similaires à ce qu’exprime Christian Lequesne dans son post ?
Mesurer l’influence
« La nourriture peut enfin devenir le symbole d’une crise diplomatique. C’est ce qui arrive en 2003 aux Etats-Unis après que le président Jacques Chirac a refusé de se joindre à la coalition menée par Washington en Irak.
Les cafétérias de la Chambre des représentants des Etats-Unis décident de changer le nom des French fries (frites françaises) en freedom fries (frites de la liberté), en appui à une mobilisation populaire contre la France.
Aucun critère quantitatif ne permet de mesurer l’efficacité du repas en diplomatie. Dans des sociétés managériales qui aiment tout mesurer à l’aide d’indicateurs de performance, compter le nombre de repas organisés par une ambassade pour en mesurer l’influence est une tentation de toutes les administrations diplomatiques. Ceci n’a aucun sens. Et ce qui est vrai des repas l’est de la pratique diplomatique en général : créer de l’empathie par le relationnel appartient à un registre dont l’évaluation restera toujours purement qualitative. »
Des retours qualitatifs, OUI ! Mais pas que car on espère toujours que nos décisions vont rapporter du business! Sinon à quoi bon prendre des risques ! Chefs for Hillary est un bon exemple similaire au cas exposé par Christian Lequesne, où les politiques utilisent les chefs pour atteindre leurs objectifs. Les chefs gagnent en visibilité, mettent leur image en jeu mais pensent bien-entendu que cela va leur rapporter quelques clients. Idem pour les repas diplomatiques organisés par nos grands chefs !
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