Alors que tous les Marocains et les milieux politiques lui ont sèchement reproché cette approche de publier des communiqués tardifs dans la soirée pour annoncer des décisions importantes, le gouvernement vient de récidiver avec un communiqué, diffusé lundi 21 décembre 2020, vers 19h.
Un communiqué qui annonce une série de restrictions dures pour l’industrie du tourisme et de la restauration. A l’approche des fêtes de fin d’année, période attendue par les hôteliers avec impatience, pour espérer compenser un peu les pertes financières engendrées par la crise sanitaire, le communiqué du gouvernement provoque une douche froide dont les conséquences économiques et sociales seront certainement graves.
Un coup fatal pour les acteurs du tourisme – Outre plusieurs mesures restrictives, dont un couvre-feu national de 21h à 6h du matin qui durera trois semaines, l’interdiction des rassemblements et des fêtes et la fermeture des cafés et restaurants à 20h, il y a une mesure qui a suscité la polémique et qui va faire des dégâts: la fermeture totale des restaurants dans quatre grandes villes touristiques : Casablanca, Marrakech, Agadir et Tanger. « On est en plein préparatifs pour l’organisation des dîners de fin d’année avec la mise en place d’un protocole sanitaire strict. On croyait que les choses allaient s’arranger pour nous. Or, on est abasourdis, consternés avec cette décision », réagit un restaurateur à Casablanca. Ce patron d’un célèbre restaurant de la métropole ne réalise pas encore le choc et la brutalité de l’annonce, lui qui pense que la situation sanitaire est plutôt favorable avec une baisse significative des cas de contaminations dans le pays et l’approche du lancement de la campagne de vaccination.
Les hôteliers et les opérateurs touristiques étaient plutôt, il y a quelques jours, dans un scénario optimiste, avec un plan de relance ambitieux annoncé par le ministère du tourisme et l’Office national marocain du tourisme. On dirait que ces deux entités chargées du tourisme travaillent sans coordination aucune avec les entités sanitaires et sécuritaires du pays. En tout cas, le gouvernement brille encore une fois par une absence totale de coordination, d’explication et de pédagogie envers les Marocains.
Mais, pour les hôteliers, il brille surtout par l’absence de toute solution d’aide et de soutien public pour compenser les pertes colossales qui vont résulter de cette longue fermeture. Le moins que l’on puisse dire est que la décision gouvernementale portera un coup fatal à l’industrie touristique nationale.