C’est un des points inquiétants du rapport sur la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture publié tous les deux ans par l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Un poisson sur trois pêché sur la planète (35%) ne parvient pas jusqu’à l’assiette du consommateur, soit parce qu’il est rejeté mort à l’eau, soit parce qu’il pourrit à cause de mauvaises conditions de conservation.
La FAO assure travailler avec les pays en voie de développement afin de réduire ces pertes. Le quotidien britannique The Guardian relève notamment la mention de dispositifs pour faire sécher les poissons, ou de meilleures structures pour stocker les crabes. Cela a permis par exemple de réduire les pertes de poissons pêchés dans le lac africain de Tanganyika de moitié, et de 40% celles de crabes dans l’océan Indien.
Une pêche qui ne cesse de croître
Le problème est d’autant plus actuel que la pêche mondiale ne cesse de croître, composée pour plus de moitié de l’aquaculture (53%), également très coûteuse d’un point de vue environnemental. La rapport de la FAO pointe notamment la pollution dégagée par la pêche d’anchois et de sardines, utilisés pour nourrir les poissons des fermes marines.
En conséquence, la FAO alerte à nouveau sur la surpêche. La proportion est identique à celle de poissons gâchés: en 2015, un tiers des réserves de poisson mondiales était concerné par la surpêche. Un taux qui a triplé en 40 ans.
« Depuis 1961, la consommation annuelle mondiale de poissons est de deux fois la croissance de la population mondiale, ce qui montre que le secteur de la pêche est crucial pour atteindre les objectifs de la FAO d’un monde sans faim et sans malnutrition », a relevé José Graziano da Silva, directeur général de l’organisation, cité par le Guardian.