Escapade Urbaine – Nîmes la Romaine – Veni, vidi, vici

07 mai 2017  0  F&S LIVE
 

signature-food-and-sens PONT DU 8 MAI, JEUDI DE L’ASCENSION, PENTECOTE et si vous faisiez une délicieuse escapade urbaine. Direction Nîmes !

Il y a des milliers d’années que Les Arènes, la Maison Carrée, la Tour Magne vivent sous le soleil de Nîmes et nous contemplent. Depuis l’antiquité, histoire et architecture originelle et contemporaine riment et se conjuguent.

Suivez-nous dans une visite guidée de la ville aux mille facettes, une scène et des décors naturels, époustouflants, un théâtre en plein air qui a vu naitre André Chamson, Bernard Laffont, Jean Bousquet… Une ville chargée d’histoire, chaleureuse, débordante d’émotion et de vie.

Nîmes se vit au fil des saisons avec des ambiances qui bougent, balancent entre Cévennes et Camargue. L’hiver est calme, la ville sommeille, se montre presque austère, marquée par les tiraillements entre protestantisme et catholicisme. Elle retrouve vie et folie avec le soleil des beaux jours. L’été est chaud, caliente, Nîmes devient brûlante, la ville huguenote s’encanaille et s’enflamme, sous le chant des cigales qui envahissent les branches des micocouliers et des platanes,  les olé des arènes, les voix des festivals de musique, les bavardages aux terrasses de café jusqu’au cœur de la nuit, les pique-nique dans les Jardins de la Fontaine, à l’ombre des pins, cyprès, cèdres…

Portrait d’une ville entre mer et montagnes, entre flot bleu de la Méditerranée et verts chatoyants de la garrigue qui vire selon le temps, le ciel et le vent du gris au bleu, du vert prairie au vert forêt.

NIMES L’ANTIQUE – LA ROMAINE EN MARCHE POUR L’INSCRIPTION AU PATRIMOINE MONDIAL DE L’UNESCO

Nîmes la romaine, la Rome française Nîmes la protestante Nîmes campagne…

Une ville avec un goût d’éternité. Née au VI siècle avt J.C., au plus près d’une source, celle des Jardins de la Fontaine. Résonnent encore le bruit des pas des légions, les hurlements de foule acclamant l’empereur, encourageant  les combats dans l’amphithéâtre. On entend passer les caravanes de sarcophages, de vins et d’huiles qui suivaient la voie domitienne de l’Italie souveraine à l’Espagne soumise.

LE TEMPLE DE DIANE son origine et son culte restent incertains : temple, sanctuaire, bibliothèque, il est aujourd’hui la ruine antique romantique qui attirent les mélancoliques et âmes sensibles sous ses feuillages, au plus près de la source « mystérieuse ».

 

Pourtant il a été longtemps enfoui et oublié, il fut même bâti sur ses vestiges un monastère de filles de bonnes familles qui avaient le pouvoir sur la distribution de l’eau et faisaient la pluie et le beau temps sur la ville. A la reforme, les nonnes sont chassées, l’édifice saccagé devient ruine, le Temple de Diane livre l’aspect que l’on lui connaît aujourd’hui, romantique et énigmatique.

LA TOUR MAGNE. Fière, élégante et mystérieuse. Depuis sa construction les mystères et les vocations s’accumulent comme les pierres de sa construction. Seule subsistante des 80 tours de garde des 6 kilomètres de l’enceinte fortifiée bâtie par les Romains, point culminant, lieu de guets et de signaux, elle fut tour à tour mausolée, tombeau, phare, temple. Elle a subi outrages et destructions, pillages et dégradations quand Nostradamus prédit qu’un jour un jardinier y trouverait un trésor… jamais trouvé à ce jour !

 

Redescendez, suivez les canaux, le fameux Quai de la Fontaine, aristocrate et protestant , une enfilade de maisons cossues qui va vous mener à la MAISON CARRÉE, dernier vestige du forum romain, en pierre de Lens à la blancheur éclatante qui comme les filles du sud dore joliment sous le soleil. Elle a survécu à toutes les infamies, à toutes les attaques démolitions occupations transformations. De l’empire romain au siècle, elle a été maison communale d’une ville en déclin, les envahisseurs les barbares, Vandales, Wisigoths, les Francs la blessent et la défigurent, la cloisonne, la perce d’ouvertures à tous les vents, François 1er va ordonner sa sauvegarde et des travaux mais il ne sera pas écouté. La maison se voit flanquée d’un pigeonnier, d’escaliers extérieurs.  La duchesse d’Uzès d’alors  veut l’acheter et la transformer en mausolée de son mari. Nous sommes en 1576 la Maison Carrée ne sera jamais un tombeau mais une écurie. Louis XIV passe par là, la visite et a la folle idée de la démonter pour l’installer à Paris ou Versailles . Mais heureusement les pierres sont en mauvais état et ne supporteraient pas la desconstruction et la reconstruction. Ouf, la Maison Carrée reste aux Nîmois, ils doivent désormais la protéger. Les convoitises ne meurent pas. Celles des notables comme celles du clergé. L’évêque Cohon veut l’acheter et la transformer en église. Une minuscule chapelle est construite dans le ventre de l’antique temple. Arrive Jean-François Séguier le sauveur, le Zorro érudit qui va rendre sa vérité au temple, rendre à César ce qui lui appartient en déchiffrant quelques mots sur le fronton de l’édifice : les petits-fils de l’empereur Auguste sont les patrons de Nemausus. La maison va encore vivre de folles aventures. La Maison Carrée vendue devient la première Préfecture du Gard. La chapelle intérieure est détruite enfin, les maisons qui jouaient les verrues sur ses murs démolies. La Maison Carrée retrouve son rôle et sa beauté, un bâtiment essentiel du forum romain et aujourd’hui du vieux Nîmes. Elle a inspiré l’architecture du Capitole de Washington… lors d’une visite en France, le Président des Etats-Unis Thomas Jefferson l’admira et adopta son plan pour la maison présidentielle.

Et au bout du boulevard LES ARENES vous regardent et vous appellent une envolée de pas le long du Victor Hugo et les voilà solides et immuables, flamboyantes, fières et colossales depuis leur édification à la fin du 1er siècle après J.C., de pierres de calcaire venues de carrières proches.

Elles ont vécu tant de drames qu’elles peuvent se permettre de rester dans cette dignité des sages qui ont vu, entendu et survécu. Elles protègent leurs surprises et leurs secrets. Elles ont été lieu de fête, ont reçu combats de gladiateurs et d’animaux. Nîmes était un centre important de la gladiature. Jusqu’à 24.OOO spectateurs chauffés à blanc par le spectacle et le soleil faisaient vibrer les 34 rangées de gradins de leurs cris. Au Moyen-Age elles deviennent forteresse, puis ville avec maisons, château, seigneurs, et deux églises. Depuis 1812, nettoyées de tout artifice, elles sont redevenues lieu de spectacle : course camarguaise, opéra, corrida depuis 1853, reconstitution historique des journées romaines, concert… et abritent sur les gradins du haut, des habitants clandestins, de minuscules petits escargots qui seraient venus de Rome, collés sur les parois d’amphores…

NIMES L’AVANT-GARDISTE a vu passer des artistes de renommée internationale venues à l’appel d’un maire féru de culture et d’art contemporain, Jean Bousquet. Sir Norman Forster, Jean-Michel Wilmotte, Philippe Starck, Jean Nouvel, Elisworth Kelly, Richard Long, Kisho Kurokawa, Vittorio Gregotti, Joseph Massota, Martial Raysse ont donné à la ville cette touche avant-gardiste enviée et reconnue.

CARRE D’ART-JEAN BOUSQUET, musée d’art contemporain. Face à l’antique Maison Carré, un audacieux bâtiment réalisé par sir Norman Forster, sous la commande de Jean Bousquet. Le maire actuel, Jean-Paul Fournier, a continué la formidable embellie donnée à la ville par Jean Bousquet avec les aménagements du Boulevard jean Jaurès, de l’avenue Feuchères…

NIMES CULTURE – D’HIER À AUJOURD’HUI – 6 MUSÉES – DES HÔTELS PARTICULIERS SOMPTUEUX – DES BÂTISSEURS CONTEMPORAINS

Carré d’Art-Jean Bousquet, 1993. Par l’architecte anglais, Sir Norman Forster. À un jet de pierre de la Maison Carrée, instaure un face à face majestueux entre antique et contemporain qui dialoguent, se répondent et  s’admirent mutuellement. La pierre de la Maison Carrée se mire et admire son reflet sur les vitres de verre du musée.

Le musée accueille une impressionnante collection d’artistes contemporains, Claude Viallat, Sigmar Polke, Sophie Calle…

Musée des Beaux-Arts, 1907. Rénové par Jean-Michel Wilmotte, il abrite des œuvres d’art, peintures, dessins, gravures, objets – XIV au XIXème – des écoles italienne, du nord et française, et une Madone à l’enfant en faïence du XV, signée Andréa della Robbia. Savez-vous que ce musée a été édifié pour abriter les 52 m2 de la plus belle mosaïque romaine découverte à Nîmes – la mosaique d’Admète -.

Musée archéologique – 1896 – & Muséum d’Histoire Naturelle – 1895 –, dans l’ancien Collège des Jésuites. Le premier présente des objets, céramiques, de provenance locale, de l’Âge de Fer à l’époque romaine, des collections des grandes civilisations de la Méditerranée, des mosaïques … Le deuxième musée couvre tous les domaines des sciences de la Nature et des sciences de l’Homme.

Musée du Vieux Nîmes, 1920. Dans l’ancien Palais épiscopal. Musée d’ethnographie du pays nîmois. Collections de témoins de la ville de Nîmes du Moyen Âge à aujourd’hui, industrie textile, mobilier, ouvres d’art, céramiques, vaisselle… et «  le bleu de Nîmes » le jean raconté de sa production à Nîmes à son exploitation par Levi Strauss.

Ce musée retrace la vie des Nîmois gens du textile, des lavandières , des marchands drapiers, des lainiers et teinturiers. Rappelle l’histoire des Indiennes de Nîmes, de la soie qui a fait la fortune des notables et industriels de la ville.

Musée des cultures taurines, 2002. Face aux Arènes, ce premier musée taurin de France constitue la mémoire de deux traditions locales, la course camarguaise et la tauromachie.

Musée de la Romanité. 2017.  Ouverture prévue en juin 2018.

HÔTELS PARTICULIERS – gargouilles, têtes de monstres s’affichent sur les façades des hôtels du XVI, XVII et XVIII, entre piliers romains et chapiteaux corinthiens, feuilles d’acanthe, frises et corniches antiques.

NIMES CONTEMPORAINE – Des travaux et de l’urbanisme engagé. Découvrez au fil de vos promenades Carré d’Art-Jean Bousquet, la Place d’Assas sur laquelle le soleil joue avec l’eau, la pierre et le végétal, la Place du Chapitre et sa fontaine monumentale en escalier, le sol de l’Ecole des Beaux-arts, la Fontaine de la place du Marché qui met en scène les armoiries de la ville, palmier et crocodile , le signal de Takis, l’Abribus de marbre sombre signé Philippe Starck, le programme Némausus, deux vaisseaux de verre et d’acier pour un programme expérimental abritant  logements sociaux réalisé par Jean Nouvel et récompensé par le label « Patrimoine du XXème siècle », Paloma, grande scène de Musiques actuelles, le mailpiéton de l’Avenue Feuchères, l’esplanade et ses 24000 essences de plantes, ses dizaines arbres, arbustes et graminées. Les Allées Jean Jaurès. Le musée de la Romanité, passerelle entre le passé romain et le XXIème siècle – ouverture prévue en juin 2018.

LE GOÛT DE NIMES – entre Provence et Cévennes. A découvrir au cœur des Halles, croquants Villaret, petits pâtés nîmois, brandade, fraise de Nimes, picholine, tapenade, anchoiade, taureau de Camargue, gardianne, pélardons, pommes reinette et oignons doux des Cévennes, vins des Costières. A déguster attablé au comptoir d’Arlette, dans les bistrots de la ville, aux tables étoilées, Le Skab, Jérôme Nutile et Michel Kayser.

NIMES JARDINS – 407 hectares verts de jardins, squares, espaces. Des platanes et des micocouliers, des massifs de fleurs, de la garrigue protégée au Bois des Espeisses, au domaine d’Escattes et au clos Gaillard, des golfs et des parcs, et de l’eau qui coule, coule dans le canal de la Fontaine, jaillit des fontaines, entre clochers pointus, tuiles claires et mythique Tour Magne. Précipitez-vous aux Jardins de la Fontaine, somptueux, royalement peuplés de statues, de faunes, de dieux. Et au milieu règne un mystère celui de la source de la fontaine de Nemausa qui entretient les légendes, les croyances, les mystères, les chimères et les jolies histoires, les rêves. Le mystère a été levé mais le conte vit et survit dans la mémoire collective des Nîmois. Le phénomène naturel a été expliqué mais les croyances inexpliquées sont permises…

Les Jardins de la Fontaine aménagés sous louis XV sont des Jardins à la française mettant en scène la source et les vestiges romains. Ils sont l’une des plus belles promenades d’Europe, avec un espace promenade totalement dégagé, un espace pour se montrer et être vu. La statuaire borde les allées, mais le croirez-vous, elle n’est pas antique mais de l’authentique XVIII. A l’aménagement des jardins, le XVIII a chassé Rome, faunes, satyres, nymphes, viennent de châteaux de la région !

Au dessus de cette promenade, règne une colline boisée (comme Rome, Nîmes a sept collines). Le temps et le savoir-faire de jardiniers ont vu se transformer un flanc de rocher aride en forêt, en verdoyant et mystérieux jardin de cèdres, épicéas, pins d’Alep, cyprès, oliviers, chênes verts, arbousiers, arbre de Judée, buissons et sous-bois, promontoires, mares et canards, sous la protection de la TOUR MAGNE.

NIMES LA FETE – FERIAS ET COURSES CAMARGUAISES –

Nîmes, sous le mandat de Jean Bousquet est sortie de l’ombre et a gagné sa place de grandes villes d’art et de fête. Les Férias sont devenues les fêtes to be, les avions et tgv déversaient des flots de Parisiens, Bordelais, Argentins, Colombiens, Espagnols…, VIP d’ici et d’ailleurs venus s’encanailler au 9, chez Le Poête, bodéga hype et chic, dans les jardins privés du mythique Impérator, dans les bodégas chics et privées, populaires et enflammées. FURIEUSEMENT débridées.

Depuis la fête s’est calmée, les terrasses de café et les places vibrent et chantent et dansent pendant les ferias, sous le « cagnard » brûlant et sous les lumières de la nuit, les soirées estivales des jeudis de Nimes. La bouvine retrouve une place méritée, les courses camarguaises renouent avec le succès. Nîmes avance, vibre, prend soin de ses ruines romaines parfaitement conservées, déborde de projets et mérite d’être inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO

Article écrit avec l’aide précieuse du livre de Christian Liger « Nîmes sans visa » aux éditions Laffont.

 Pour mieux approcher l’histoire de Nimes, plongez avec délice dans le passionnant « Nimes illustrée et secrète »,de Francine Cabane & Danièle Jean, subtilement illustré des aquarelles de Camille Penchinat – editions Alcide

Office de tourisme 6 rue Auguste 0466 583 800

Ville de Nimes : www.nimes.fr

Candidature de Nîmes au Patrimoine Mondial – Unesco- Une grande histoire à Partager. Pour soutenir la candidature : www.jesoutiensnimes.fr

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